Crise à La Provence : Faire sa Une sur Macron, c'est risquer son journal

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FranceSoir, avec AFP
Publié le 22 mars 2024 - 19:45
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Le siège du journal La Provence le 23 juillet 2013
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© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP/Archives
© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP/Archives

Le directeur de la rédaction de La Provence, Aurélien Viers, risque d'être licencié à cause de la Une du jeudi 21 mars, parce qu'elle est jugée "ambiguë" et pourrait mettre en cause Emmanuel Macron. Vent debout, les syndicats de journalistes se sont mis en grève aujourd'hui en dénonçant des "pressions politiques". 

Tout commence le mardi 19 mars, lorsque le président de la République se rend à Marseille sans prévenir, pour annoncer une opération de lutte anti-drogue "sans précédent". Il veut "détruire les réseaux et les trafiquants", faire "place nette".

Deux jours plus tard, La Provence publie son numéro du jour et titre : "Il est parti et nous, on est toujours là...", sur une photo qui montre deux jeunes hommes de dos, assis sur un muret, en train de regarder passer une policière en patrouille. Et là, c'est le drame. La direction du journal, détenu par CMA CGM (Rodolphe Saadé), juge la Une "ambiguë" et menace de licencier Aurélien Viers. Apparemment, elle pouvait "laisser croire que nous donnions complaisamment la parole à des trafiquants de drogue décidés à narguer l'autorité publique, ce qui ne reflète en rien les valeurs et la ligne éditoriale de notre journal".

Mais de fait, le titre reprend un témoignage recueilli par le journal : "C'est drôle, réagit Brahim, hier ils ont trouvé tous les moyens nécessaires pour encadrer la visite du président. Il est parti, et nous on est toujours là, dans la même galère", pouvait-on lire dans le numéro concerné. Alors, pourquoi ne pourrait-on par le dire ? Sur les réseaux, évidemment, ça fait réagir :

De son côté, la rédaction du quotidien a voté une grève "illimitée" contre la mise à pied de son directeur. Ils appellent à sa réintégration immédiate et dénoncent des "pressions politiques". "C'est une ingérence éditoriale inadmissible, on ne peut pas laisser passer cela", a réagi auprès de l'AFP Audrey Letellier, déléguée du Syndicat national des journalistes (SNJ). "A l'heure où la CMA CGM entend construire un pole média d'envergure nationale", cette affaire n'annonce rien de bon.

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