Drouot : le procès des "cols rouges" s'est ouvert à Paris

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 mars 2016 - 21:09
Le procès doit durer jusqu'au 4 avril.
Une cinquantaine de manutentionnaires de Drouot, surnommés "cols rouges", comparaissent à partir de ce lundi dans pour association de malfaiteurs et vols d’objets d’art et de tableaux.

Cinquante prévenus, trois semaines d'audience: le procès d'une affaire de vols à grande échelle dont sont accusés des "cols rouges" chargés du transport et de la manutention des objets destinés à être vendus à Drouot, s'est ouvert ce lundi 14 mars à Paris. Après l'appel, l'audience devait commencer par l'examen de problèmes de procédure, concernant notamment la validité de l'ordonnance qui saisit le tribunal correctionnel de Paris. Le procès s'est ouvert dans la salle des criées - où se tiennent habituellement les ventes aux enchères judiciaires - comble.

Récupération ou vols ? Le tribunal devra faire le tri. Selon Me Léon-Lef Forster, qui défend neuf "Cols rouges", un "grand nombre d'entre eux récupéraient des objets non-listés" lors des inventaires qui étaient abandonnés. Selon lui, "tout le monde y trouvait son compte" et l'on a voulu "supprimer un monopole". Conseil de l'un des six commissaires-priseurs, Me Philippe Valent parle de "système mafieux" chez les commissionnaires, soulignant qu'il n'existe "aucune trace" de conversations entre commissionnaires et commissaires-priseurs dans les écoutes. Pour l'accusation, l'enquête a mis au jour un système institutionnalisé de vols, qui aurait perduré pendant des dizaines d'années au sein de la corporation, voire même 150 ans. En raison du délai de prescription, ne sont poursuivis que les faits à partir de février 2006, trois ans après le début de l'enquête.

Les perquisitions ont permis aux enquêteurs de mettre la main sur des montagnes d'objets anciens, évaluées à 250 tonnes, et des trésors, dont un Courbet. Les commissionnaires mettaient de côté les biens non-répertoriés dans l'inventaire du commissaire-priseur, avant de les stocker à Drouot ou dans leurs containers à Bagnolet. Quitte parfois à "les mettre au vert" le temps qu'ils soient oubliés. Ils étaient ensuite vendus aux enchères grâce à des commissaires-priseurs, qui parfois sollicitaient les commissionnaires afin qu'ils leur proposent des objets quand il leur en manquait pour compléter une vente. Le procès doit durer jusqu'au 4 avril.

 

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