Effondrement à Marseille : un 7e corps découvert, Gaudin se défend

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Par Martin DE MONTVALON - Marseille (AFP)
Publié le 08 novembre 2018 - 05:00
Mis à jour le 09 novembre 2018 - 09:02
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Un immeuble s'est effondré à Marseille.
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©JM Leforestier/Twitter
Le corps d'une septième victime a été découvert jeudi soir dans les décombres des deux immeubles mitoyens qui se sont effondrés lundi à Marseille.
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Le corps d'une septième victime a été découvert jeudi soir dans les décombres des deux immeubles mitoyens qui se sont effondrés lundi à Marseille,ville dont le maire LR Jean-Claude Gaudin a défendu son action face aux nombreuses critiques.

Au total, les corps de cinq hommes et deux femmes ont été retrouvés morts depuis l'effondrement lundi de deux immeubles vétustes de la rue d'Aubagne, dans le quartier populaire et central de Noailles.

Prenant la prole au cours d'une conférence de presse très attendue, le maire Jean-Claude Gaudin a exclu toute idée de démissionner : "Vous croyez que le capitaine démissionne quand il y a une tempête?", a-t-il déclaré. Il a ensuite défendu "l'ambition et l'exigence fortes" de son équipe en matière "de rénovation de l'habitat ancien et indigne, depuis plus de 20 ans".

"Je ne regrette rien", a insisté le maire, en soulignant les 35 millions d'euros investis depuis 2005 pour l'éradication de l'habitat indigne et "les milliers de logements sociaux démolis, reconstruits et réhabilités". Il a au passage appelé l'Etat à faire évoluer la réglementation, "pour faciliter et accélérer" l'action publique.

Pas question non plus pour le maire de répondre à ceux qui l'accusent dans ce drame, comme ces habitants et militants qui ont encore manifesté mercredi soir aux cris de "Gaudin assassin" : "L'heure n'est pas aux polémiques et l'expression des intérêts particuliers", a-t-il plaidé, en dénonçant "invectives et anathèmes jetés à travers les médias et les réseaux sociaux".

- "Chances très minces, mais réelles" -

Rue d'Aubagne, dans les décombres des numéros 63 et 65 (qui se sont effondrés lundi) et 67 (en partie abattu par les pompiers), les recherches d'éventuels survivants ont repris à 13H00, après l'interruption dans la matinée des travaux de "déconstruction" lancés mercredi soir sur deux immeubles mitoyens (les 69 et 71) qui menaçaient de s'effondrer sur les sauveteurs.

Les chances de retrouver encore des survivants, "sont minces, très minces, mais réelles", a précisé le vice-amiral Charles-Henri Garié, commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille.

Selon les autorités, une personne pourrait se trouver sous les décombres du 65, le seul des trois immeubles écroulés lundi qui était officiellement habité.

Les deux autres étaient murés et théoriquement vides, même si selon des témoignages recueillis dans le quartier par l'AFP, le 63 était souvent squatté par des sans-papiers ou les vendeurs de cigarettes de contrebande.

Plus généralement, depuis lundi, de nombreux habitants du quartier - et des opposants politiques - critiquent l'action de la municipalité, qui avait notamment mis en avant les fortes pluies des derniers jours comme cause de ce drame.

Mais M. Gaudin a fermement répondu jeudi, dénonçant notamment un rapport d'inspection de 2015, évoqué par ces voix critiques, et qu'il juge "au vitriol" et d'un "parti pris extraordinaire" selon lequel 100.000 personnes seraient victimes de l'habitat indigne ou insalubre à Marseille.

- "Principe de précaution" -

Son adjoint à la prévention des risques, Julien Ruas, a lui souligné que lors de la seule journée de mercredi, 51 signalements d'immeubles vétustes avaient été faits auprès de ses services, pour 37 interventions et 4 évacuations au total, au nom du "principe de précaution".

Le journal local la Marseillaise a lancé, aux côtés de plusieurs associations, une enquête participative pour recenser les immeubles menaçants ou très dégradés, relayée sur les réseaux sociaux sous le mot-clé #balancetontaudis.

Sur le plan judiciaire, les causes de l'effondrement ne sont pas encore établies, et le parquet a indiqué mercredi qu'il serait "prématuré d'imputer des responsabilités pénales".

L'immeuble au 65 de la rue d'Aubagne avait fait l'objet d'un arrêté de péril imminent le 19 octobre. Mais il n'avait conduit à l'évacuation que d'un seul appartement, au 1er étage. Selon les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs, ce bâtiment "avait bougé avant son éboulement". L'enquête n'a toutefois pas encore permis quel immeuble était tombé le premier.

Samedi, une marche blanche en souvenir des victimes du drame doit avoir lieu entre le quartier de Noailles et le Vieux Port.

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