Hautes-Pyrénées : deux anciens responsables de la Sécurité civile mis en examen

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 novembre 2016 - 09:55
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Un hélicoptère de la sécurité civile.
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Les deux personnes poursuivies étaient à l'époque numéro 1 et numéro 2 du Groupement d'hélicoptères de la Sécurité civile.
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Deux anciens responsables de la Sécurité civile ont été mis en examen à Tarbes pour "homicides involontaires" et "blessures involontaires" après les crashs en 2003 et 2006 de deux hélicoptères de même type dans les Hautes-Pyrénées ayant fait au total 4 morts.

Erreur humaine ou défaut technique? Deux anciens responsables de la Sécurité civile ont été mis en examen à Tarbes pour "homicides involontaires" et "blessures involontaires" après les crashs en 2003 et 2006 de deux hélicoptères de même type dans les Hautes-Pyrénées ayant fait au total 4 morts. Les deux personnes poursuivies étaient à l'époque numéro 1 et numéro 2 du Groupement d'hélicoptères de la Sécurité civile, a indiqué mardi 8 à l'AFP le procureur de Tarbes Eric Serfass.

Selon le procureur, l'enquête porte notamment sur l'"autorisation générale de mise en service pour ces appareils", des hélicoptères EC 145. Ce type d'hélicoptère, utilisé par la Sécurité civile et la gendarmerie, est fabriqué par Airbus Helicopters (ex-Eurocopter), qui revendique la première place sur le marché mondial des hélicoptères civils et la quatrième sur celui des engins militaires. Les mises en examen ont été prononcées l'été dernier.

Une enquête préliminaire avait été classée sans suite en 2008 par le parquet de Tarbes, mais une information judiciaire avait été ouverte en 2009 à la suite d'une plainte avec constitution de partie civile de familles de victimes et confiée à un juge d'instruction de Tarbes. "On n'a eu de cesse de se battre pour faire avancer l'instruction car les rapports d'experts ne sortaient pas", a indiqué à l'AFP l'avocat des familles de victimes, Me Pierre Santi du barreau de Pau. "De nombreux experts travaillaient de près ou de loin avec Eurocopter", devenu Airbus Helicopters, a-t-il assuré.

"Mes clients sont satisfaits de ces deux mises en examen. Mais à ce jour, ni Eurocopter en tant que personne morale ni ses dirigeants ne sont inquiétés", a-t-il poursuivi. Selon lui, la juge d'instruction vient d'être mutée. "Mes clients ne sont donc pas pleinement satisfaits, même s'il y a une avancée, car ils sont convaincus qu'il y a un défaut structurel" sur l'appareil EC 145 au niveau de la commande lorsque le pilote tente de rééquilibrer l'appareil pour éviter qu'il ne s'écrase, selon l'avocat des parties civiles.

Le premier accident a eu lieu le 20 juillet 2003. Cinq membres de l'hélicoptère de la Sécurité civile hélitreuillaient un grimpeur en difficulté dans le massif de l'Arbizon (Hautes-Pyrénées). L'appareil a alors, pour une raison indéterminée, heurté la montagne à plus de 2.700 mètres d'altitude. Un CRS avait été tué et deux autres membres de l'équipage grièvement blessés, dont le pilote qui comptait 7.000 heures de vol. Selon une déclaration du ministère de l'Intérieur à l'époque, "l'équipage a ressenti de grosses vibrations" avant le choc.

Le deuxième accident a eu lieu le 5 juin 2006 lors d'un exercice de secours en montagne dans le cirque de Gavarnie. L'hélicoptère s'était écrasé pour une raison indéterminée et avait immédiatement pris feu. Le pilote, un mécanicien et un CRS avaient été tués. Un autre CRS avait été grièvement blessé. Dix ans plus tard, dans le même département, le 20 mai 2016, un hélicoptère de la gendarmerie, également un modèle EC 145, s'était écrasé, faisant quatre morts. Il s'agit du plus grave accident jamais survenu pour un hélicoptère de la gendarmerie.

L'appareil avait fait une chute de 600 mètres (de 3.100 à 2.500 mètres), après qu'une pale a heurté la paroi montagneuse, pour une raison encore inconnue. L'accident avait eu lieu en plein jour durant une mission d'entraînement en altitude dans un secteur très difficile du pic de Vignemale, à Cauterets. "Nous ne sommes pas saisi de ce dernier dossier mais il s'agit du même type d'appareil", a souligné Me Santi. "Une enquête préliminaire a été ouverte (pour déterminer les causes de l'accident), nous attendons les résultats", a-t-il conclu.

 

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