Jonathann Daval maintenu en détention par la cour d'appel de Besançon

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Par AFP - Besançon
Publié le 30 octobre 2018 - 16:57
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Jonathann Daval derrière le portrait de sa femme Alexia, lors d'une marche silencieuse à la mémoire de la jeune femme le 5 novembre 2017 à Gray (Haute-Saône)
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© SEBASTIEN BOZON / AFP/Archives
Municipale 2014
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La cour d'appel de Besançon a rejeté mardi une nouvelle demande de mise en liberté de Jonathann Daval, suspect numéro un du meurtre de son épouse Alexia, qui a fait face pour la première fois depuis sa mise en examen aux parties civiles.

Jonathann Daval, incarcéré depuis janvier à la maison d'arrêt de Dijon, avait interjeté appel d'un premier rejet de sa demande intervenu le 11 octobre.

La décision de la cour d'appel "nous conforte et nous réconforte après les volte-face indécentes du mis en examen", qui est revenu fin juin sur ses aveux pour accuser son beau-frère Grégory Gay du meurtre, a réagi auprès de l'AFP Me Gilles-Jean Portejoie, conseil de ce dernier.

Précisant ne pas encore disposer des motivations de la décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel, Me Randall Schwerdorffer, avocat de Jonathann Daval, a estimé devant la presse que l'on pouvait "raisonnablement penser que deux arguments ont prévalu".

Le premier, a-t-il dit, est "la sécurité de Jonathann (...) difficile à assurer" hors de la maison d'arrêt de Dijon, et le second "l'émoi" provoqué par cette affaire dans l'opinion publique.

A l'audience qui s'est tenue mardi matin à huis clos, l'avocat général avait requis le maintien en détention de l'informaticien de 34 ans, Me Schwerdorffer plaidant en faveur de son "assignation à résidence".

Jonathann Daval s'est exprimé par visioconférence depuis la maison d'arrêt de Dijon, apparaissant sur un grand écran disposé au-dessus des magistrats, assis devant un bureau de bois clair, les mains jointes, le visage fermé et émacié.

Il "n'a pas été extrait de sa prison pour des raisons de sécurité", a expliqué Me Schwerdorffer, trouvant son client "très stressé, extrêmement angoissé, très tendu".

Sur les bancs des parties civiles avaient pris place les parents d'Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot, ainsi que sa soeur et son beau-frère, Stéphanie et Grégory Gay.

Selon Stéphanie Gay, Jonathann Daval est apparu "impassible, sans réactions". Il "n'avait pas l'air aussi mal en point que ce que ses avocats le laissaient entendre", même s'il est "un peu" amaigri, a observé son mari.

Toujours selon les parties civiles, Jonathann Daval n'a "absolument rien dit" à l'appui de sa demande de mise en liberté.

"On veut qu'il reste en prison", a déclaré Isabelle Fouillot, se disant "déçue" que l'informaticien de 34 ans n'ait "pas eu un mot" pour la famille en ce jour anniversaire de la découverte du corps d'Alexia.

Selon Me Schwerdorffer, Jonathann Daval, qui "s'est très peu exprimé", s'est dit "absolument désolé" de cette coïncidence du calendrier.

Sa demande de mise en liberté était la conséquence de la nouvelle version des faits qu'il avait avancée lors de son audition par le juge d'instruction, le 27 juin.

Après avoir avoué le meurtre en garde à vue, fin janvier, il était revenu sur ses aveux pour accuser Grégory Gay d'en avoir été l'auteur, invoquant un "pacte secret" conclu par la famille pour dissimuler les faits.

Ces accusations sont "une provocation", a réagi Grégory Gay à sa sortie de l'audience mardi, rejetant cette version à l'unisson avec les autres membres de la famille.

Selon Me Schwerdorffer, les étapes suivantes pourraient être quatre confrontations organisées avec chacune des parties civiles, Jonathann Daval refusant en revanche de participer à une possible reconstitution du meurtre "puisqu’il conteste les faits".

L'instruction, a poursuivi l'avocat, pourrait s'achever fin 2018 ou début 2019 avant un procès "possiblement" en juin.

Jonathann Daval avait signalé la "disparition" de son épouse Alexia, censée ne pas être rentrée d'un jogging, le 28 octobre 2017. Deux jours plus tard, le corps partiellement calciné de la jeune femme avait été retrouvé dans un bois, non loin de Gray-la-Ville (Haute-Saône), où résidait le jeune couple.

Pendant trois mois, l'informaticien s'était présenté en veuf éploré avant que les enquêteurs ne l'arrêtent, estimant avoir réuni des "éléments accablants" à son encontre.

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