Lycéens : poursuite des perturbations, appel à une "mobilisation générale" jeudi

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Par AFP - Paris
Publié le 05 décembre 2018 - 12:10
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Le vaste hall du lycée Saint-Exupéry, à Blagnac (Haute Garonne), ravagé par un incendie, le 4 décembre 2018, dans le cadre du mouvement de protestation des lycéens
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© ERIC CABANIS / AFP
Plusieurs dizaines de lycées sont perturbés ou bloqués mercredi matin au troisième jour de la mobilisation contre les réformes du gouvernement réactivée dans la foulée de la contestation des "gilets jaunes".
© ERIC CABANIS / AFP

Des dizaines de lycées restent perturbés ou bloqués mercredi et plusieurs manifestants ont été interpellés au troisième jour de la mobilisation contre les réformes du gouvernement dans l'éducation, réactivée dans la foulée des "gilets jaunes".

Des syndicats lycéens appellent à maintenir la pression et à intensifier le mouvement jeudi et vendredi par une "mobilisation générale" avec blocages d'établissements et manifestations.

Mercredi midi, le ministère de l'Éducation recense une mobilisation "plutôt à la baisse", d'après les remontées d'une quinzaine d'académies sur trente, avec des perturbations plus importantes dans celles de Créteil, Versailles, Marseille ou Lyon, déjà plus touchées ces derniers jours.

"C'est tendu dans celle de Marseille, avec 20 lycées bloqués ou perturbés, et Créteil avec 24 perturbés dont 8 complètement bloqués", a-t-on indiqué au ministère, en faisant état d'autres perturbations notamment dans l'académie de Lyon (16 lycées perturbés dont deux bloqués).

Des rassemblements parfois émaillés de blocages et/ou incidents (feux de poubelles, barricades et quelques dégradations de voitures notamment) ont été recensés dans au moins une quarantaine de lycées de banlieue parisienne, selon des sources concordantes.

Dix personnes ont ainsi été interpellées en Seine-Saint-Denis, où un véhicule a été incendié, selon la préfecture.

Neuf autre personnes l'ont été dans l'Essonne, notamment pour jets de projectiles à Bondoufle où une centaine de jeunes s'étaient réunis, et deux à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), selon des sources proches du dossier.

À Paris, quatre policiers ont été blessés et cinq personnes interpellées pour dégradations et jets de projectiles aux abords du lycée François-Villon (XIVe arrondissement), selon une source policière.

Des rassemblements ont eu lieu dans les université de Paris 3-Censier et Paris-1 Tolbiac, a-t-elle ajouté, signe d'une extension de la mobilisation lycéenne à des universités. À Tolbiac, une assemblée générale rassemblant plusieurs centaines d'étudiants a voté la "poursuite du blocage du site" au moins jusqu'à vendredi, a constaté un journaliste de l'AFP.

- "Violence jamais vue" -

Des perturbations plus légères sont également observées dans les académies d'Amiens, Nantes et Bordeaux, selon le ministère.

A Bordeaux, plus de 300 lycéens ont de nouveau manifesté dans le centre-ville mercredi, certains mettant le feu à quelques poubelles, avant d'être dispersés par les CRS, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les lycéens contestataires et leurs représentants syndicaux appellent à l'abandon des réformes du lycée, du bac, de la voie professionnelle et de la loi ORE, introduite l'an dernier pour l'entrée à l'université et instituant la controversée plateforme Parcoursup.

Mercredi matin, le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a indiqué sur France Info que la mobilisation lycéenne avait stagné entre lundi et mardi, avec "autour de 200 lycées bloqués sur un peu plus de 4.000" en France, soit "à peu près 5%".

Il s'est déclaré préoccupé par une "violence qu'on n'a jamais vue", souvent le fait de "voyous", en appelant à la "responsabilité de chacun". "Ce qui se passe là est dangereux", "quatre lycéens se sont blessés assez grièvement" ces derniers jours, souvent "en voulant enflammer des poubelles", a-t-il souligné.

"Ils se mettent en danger" alors que "la révolte des +gilets jaunes+ n'a aucun rapport avec les réformes scolaires", a-t-il estimé. "Ce qui est inquiétant n'est pas le nombre" de lycées touchés, "qui reste faible", mais le fait que "le mouvement est d'emblée extrêmement violent" avec "des gens, qui comme dans les manifestations (des +gilets jaunes+, ndlr) de samedi dernier n'ont plus de limites".

emd-burs/rfo/phc

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