Ouverture à Paris du procès d'un important réseau de blanchiment d'argent de la drogue

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Par AFP
Publié le 23 mai 2017 - 21:29
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A picture taken on August 17, 2012 shows a high relief on the facade of the Amiens criminal court pr
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© Philippe Huguen / AFP/Archives
Français, Indiens ou Marocains âgés de 25 à 71 ans, ils avaient presque tous des casiers judiciaires vierges, étaient au chômage, vivaient des minimas sociaux ou exerçaient de peti
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Le procès de l'un des plus importants réseaux de blanchiment d'argent de la drogue démantelé en France, soupçonné d'avoir convoyé vers Dubaï ou converti en or en Belgique des dizaines de millions d'euros issus de la vente du cannabis, s'est ouvert mardi à Paris.

Vingt-sept personnes sont poursuivies dans ce dossier qui sera examiné pendant trois semaines par le tribunal correctionnel de Paris.

Au centre du dispositif figure un Indien de 35 ans, Sayed Maricar, accusé d'avoir été l'un des coordonnateurs du réseau pour le compte de trafiquants installés au Maroc, surnommés les "Saraf".

L'homme a créé la surprise en début d'audience en déclarant qu'il s'était séparé de son avocat et souhaitait bénéficier d'un défenseur commis d'office. La présidente a alors sollicité le bâtonnier de Paris pour trouver un candidat capable d'assimiler les 40 tomes de la procédure en quelques jours. Le report du procès n'était pas envisagé pour l'instant, la présence d'un avocat n'étant pas obligatoire en correctionnelle.

Compte-tenu des délais d'audiencement, le prévenu, qui a déjà effectué plus de trois ans de détention provisoire et est le seul à comparaître détenu, pourrait être remis en liberté en cas de report.

A la base du réseau figurent les collecteurs qui représentent l'essentiel des prévenus.

Français, Indiens ou Marocains âgés de 25 à 71 ans, ils avaient presque tous des casiers judiciaires vierges, étaient au chômage, vivaient des minimas sociaux ou exerçaient de petits emplois de réceptionniste, bagagiste ou ambulancier. Le réseau étant par mesure de sécurité extrêmement cloisonné, ses membres ne se connaissaient pas entre eux. Ils étaient entrés dans l'affaire par une relation pour arrondir leurs fins de mois.

Leur rôle consistait à collecter l'argent de la drogue auprès de revendeurs, de vérifier les montants sur des machines à compter les billets, de conditionner le tout et de le remettre à un intermédiaire contre une commission de 0,25 à 1%. Un collecteur a raconté aux enquêteurs avoir perçu 18.000 euros après avoir collecté 5,7 millions d'euros.

L'argent réuni était ensuite remis à des transporteurs de l'équipe de Maricar qui le faisait parvenir à Dubaï en liquide ou en Inde après l'avoir transformé en or en Belgique auprès d'une société complice, laquelle fournissait de fausses factures pour le transport aérien.

Pour passer les contrôles, le réseau avait envisagé de transformer l'or en poudre et de le dissimuler dans du café moulu, a expliqué la présidente.

Les enquêteurs ont évalué le coût total du blanchiment entre 10 et 20% de l'argent de la drogue. Entre 2010 et 2014, Maricar aurait fait transiter environ 120 millions d'euros, sur lesquels il aurait perçu 2,25% pour ses prestations, ce qui lui permettait d'envisager l'achat d'un hôtel de 100 appartements à Dubaï.

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