Paris : près de 2.100 migrants évacués d'un campement

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 16 septembre 2016 - 19:40
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Migrants campements Stalingrad mars 2016
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Il s'agit de la deuxième plus grosse évacuation dans la capitale.
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Ce vendredi, près de 2.100 migrants ont été évacués d'un campement basé dans le nord de Paris, entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad. Il s'agit de la deuxième plus grosse évacuation dans la capitale, après celle du 22 juillet qui avait concerné près de 2.500 personnes sur le boulevard de la Villette.

Près de 2.100 migrants ont été évacués dans le calme ce vendredi 16 d'un campement qui grossissait depuis plusieurs semaines entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad, à Paris, un bilan proche des records pour ce type d'opération. L'opération a permis la "mise à l'abri de 2.083 migrants" orientés vers "une soixantaine de structures d'accueil franciliennes", dont 154 personnes vulnérables (familles avec enfants, femmes isolées…), a annoncé la ministre du Logement Emmanuelle Cosse dans un communiqué. Il s'agit de la deuxième plus grosse évacuation dans la capitale, après celle du 22 juillet qui avait concerné près de 2.500 personnes sur le boulevard de la Villette voisin, a précisé la préfecture d'Ile-de-France, qui a procédé à plus de 19.000 offres d'hébergement au cours de 28 opérations depuis juin 2015.

Soudanais, Afghans et Erythréens s'étaient installés dans une myriade de tentes et sur des matelas entre l'avenue de Flandres et le quai de Jemmapes, dans les Xe et XIXe arrondissements de la capitale, dans des conditions sanitaires et humaines très dégradées. L'évacuation, précédée d'un important déploiement policier, a débuté vers 7h, a constaté une journaliste de l'AFP. Le campement avait déjà été évacué le 17 août, avec près de 700 personnes prises en charge. "Il y a beaucoup de familles avec enfants, plus que d'habitude", avait dit Mme Cosse à l'AFP sur place. "L'État continuera à prendre ses responsabilités et à orienter les demandeurs d'asile dans les lieux disponibles sur l'ensemble du territoire en concertation avec les préfets et les associations", a-t-elle précisé dans son communiqué.

Une cinquantaine de bus avaient été mobilisés, selon la préfecture de région, qui a mené l'opération avec la préfecture de police, l'Office français d'immigration et d'intégration (Ofii) et les associations Emmaüs solidarités et France Terre d'asile. "On a dégagé des places en centres d'hébergement d'urgence en majorité et sinon dans des gymnases", a précisé à l'AFP le préfet d'Ile-de-France, Jean-François Carenco. Mais pour empêcher l'afflux de migrants qui n'étaient pas initialement présents dans le campement, habituel pour ce type d'opérations, un périmètre avait été bouclé soigneusement par les gendarmes.

Dès 6h, des migrants se pressaient vers la place Stalingrad. "Asseyez-vous! Asseyez-vous!", lançait un gendarme dans un mégaphone au groupe compact massé avenue de Flandres. Les forces de l'ordre extrayaient un à un les migrants pour les faire monter dans les bus, tentant de contenir les autres, qui poussaient derrière par crainte de ne pas être évacués. Ibrahim, un Soudanais, explique dormir ici depuis un mois, "toute sa vie" rassemblée dans un petit sac à dos rouge serré entre ses jambes: "Dormir dans la rue est difficile. Il a plu, je suis fatigué, je veux me reposer". "Je veux partir, aller dans un hôtel, un appartement, n'importe où, mais pas rester dans la rue", approuve Sofii, un Pakistanais installé depuis six semaines avec quelques compatriotes sur ce campement très précaire.

Parallèlement à l'évacuation, les travailleurs sociaux de la mairie de Paris ont effectué "une mise à l'abri des publics vulnérables", selon la ville. Depuis juin 2015, les campements se sont régulièrement reconstitués dans le nord de Paris, alimentés par des flux soutenus en provenance de la Méditerranée et par des allers-retours entre la capitale et Calais. Mais les opérations s'étaient ralenties avec l'été, cédant le pas à des contrôles policiers visant à "préserver la salubrité et l'ordre public" et "éviter la réimplantation de nouveaux campements", mais vivement dénoncés par les collectifs de soutien.

Dans l'idée de contrer ces campements indignes, la municipalité va ouvrir mi-octobre un centre d'accueil humanitaire, pour prendre en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir sur des structures d'hébergement plus pérennes en régions. Le gouvernement travaille donc à créer près de 9.000 places supplémentaires dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO), car il faudra aussi héberger les migrants venus de Calais où la "Jungle" doit être démantelée.

 

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