Procès Jawad Bendaoud: les familles des victimes choquées par le "show" du logeur des terroristes


Le procès de Jawad Bendaoud a été marqué par les réponses étonnantes, improbables et parfois risibles du "logeur" des terroristes du 13 novembre. Un comportement qui peut être interprété comme une stratégie de défense visant à démontrer que l'homme pouvait ignorer l'identité de ceux qu'il hébergeait, mais qui a choqué.
Vendredi 26, il avait entre autres lâché: "Je suis fini. Je fais quoi dehors? Qui va m'embaucher? J'avais pour projet d'ouvrir un nouveau point de vente de cocaïne. Qui va vouloir s'associer avec moi?". Ou encore au procureur "Je vais parler avec vous, je vais voir que vous êtes un peu efféminé, je vais me dire que vous êtes homo".
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Lundi 29, la séance avait dû être suspendu après une altercation dans le box des accusés entre Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah.
Ce comportement avait provoqué la réaction de la ministre de Justice Nicole Belloubet. Celle-ci avait jugé l'attitude de l'accusé (parmi trois) "inqualifiable" assurant cependant qu'elle n'aurait "aucune conséquence sur la sanction". Le commentaire de la garde des Sceaux sur un procès en cours avait par la suite été dénoncé par la défense.
Des déclarations et des polémiques qui donnent des airs de "show" au procès, ce que n'apprécient pas les familles des victimes. Ce mardi 30, la parole était aux parties civiles. L'occasion de rappeler qu'il s'agit d'un procès pour "recel de malfaiteurs terroristes" lié au plus terrible attentat que la France ait connu.
"J'ai perdu mes deux sœurs le 13 novembre. Ce qui me choque, c'est la légèreté avec laquelle M. Bendaoud et M. Soumah prennent ce procès", a ainsi lâché un des proches à la barre. "Il y a un minimum de respect, de compassion à avoir. Ce n'est pas un show, pas un défilé de mode". "J'étais outré lors des débats par les rires. Moi, ça ne me fait pas rire. Je ne suis pas ici au spectacle". " Bendaoud a réussi à transformer le tribunal en théâtre de boulevard", a-t-on également pu entendre.
Délinquant multirécidiviste, Jawad Bendaoud encourt six ans de prison. La justice avait décidé de disjoindre ce procès de celui des attentats du 13 novembre.
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