Vidéo d'un prêche antisémite : l'imam de Toulouse dénonce un montage
L’imam de Toulouse Mohammed Tataï s'est excusé auprès des personnes que son prêche aurait pu offenser, après qu'une vidéo dont la traduction relate des propos antisémites a été dévoilée et alors qu'une enquête pour "incitation à la haine" a été ouverte.
Parallèlement à ces excuses officielles, il a dénoncé un montage visant à sortir ses propos de leur contexte. Une déclaration qui ne semble pas avoir convaincu les différentes associations juives. Les autorités musulmanes semblent également durcir le ton.
L'imam évoquait en arabe, selon la traduction faite dans cette vidéo qui doit encore être confirmée par les enquêteurs, un hadit (parole du prophète Mahomet ou de ses compagnons) controversé: "Les juifs se cacheront derrière les pierres et les arbres, et les pierres et les arbres diront: Ô musulman, ô serviteur d’Allah, il y a un juif qui se cache derrière moi, viens le tuer" ou le fait que "le jugement dernier n’arrivera pas tant que les musulmans n'auront pas combattu les juïfs".
Voir: Plainte contre l’imam de Toulouse pour un prêche antisémite (vidéo)
"C'est une trahison de mes propos (qui ont été) sortis de leur contexte et détournés de leur sens", a-t-il déclaré à La Dépêche du Midi. Il assure que ce prêche visait à commenter ce texte et non à en faire l'apologie et que contrairement à ec que laisse entendre la vidéo, "il fallait tout faire pour ne pas en arriver" à une guerre entre juifs et musulmans. L'horloge visible derrière l'imam indique en effet une coupure de 20 minutes après qu'il a cité ce texte et la vidéo reprend lorsqu'il évoque la fin prophétisée de l'Etat d'Israël.
Malgré ces explications, le recteur de la Mosquée de Paris Dalil Boubakeur a condamné dans une lettre au maire de Toulouse " les propos totalement incongrus de cet imam" dont il avait pourtant d'abord salué "l'engagement exemplaire à Toulouse et dans la région en faveur du vivre-ensemble".
Le responsable toulousain du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), qui avait lui aussi d'abord appelé à ne pas "se précipiter" dans cette affaire, a déclaré au quotidien: " les propos n’étant pas niés dans le communiqué de la Grande Mosquée de Paris, nous pouvons les considérer que comme tenus .(...) Comment oser parler ensuite d’excuses auprès de la communauté juive et d’interprétation «décontextualisée» ? Ces propos ne souffrent d’aucune ambiguïté. (...) Comment penser que nous puissions continuer à dialoguer avec quelqu’un qui souhaite notre mort?".
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.