7.200 bébés mort-nés chaque jour dans le monde

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 19 janvier 2016 - 11:42
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Un nouveau-né.
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©Jorge Silva/Reuters
Chaque jour, 7.200 bébés meurent à la naissance. (Photo d'illustration)
©Jorge Silva/Reuters
Chaque jour, 7.200 bébés décèdent à la naissance selon les conclusions de plus de 200 experts de 43 pays. Ce drame a surtout été observé dans les pays pauvres et notamment dans les pays d'Afrique subsaharienne.

Chaque jour, 7.200 bébés mort-nés sont dénombrés dans le monde, surtout dans les pays pauvres, mais beaucoup de ces décès pourraient être évités grâce à un meilleur suivi des grossesses, selon une série d'études publiées ce mardi.

Le taux de bébés mort-nés a diminué de 2% par an entre 2000 et 2015 mais l'an dernier, quelque 2,6 millions de nourrissons nés sans vie ont encore été enregistrés, d'après la revue médicale britannique The Lancet, qui présente les conclusions des recherches de plus de 200 experts de 43 pays.

"Sur les 2,6 millions de mort-nés (au cours du dernier trimestre de grossesse ou après 28 semaines de gestation), la moitié se produit au cours de l'accouchement", souligne The Lancet.

"Il y a un chiffre vraiment terrifiant: 1,3 million de mort-nés pendant l'accouchement", observe Richard Horton, rédacteur en chef de la revue. "L'idée qu'un enfant, vivant au début du travail, meure au cours des heures suivantes pour des raisons complètement évitables devrait être considérée comme un scandale sanitaire. Pour l'heure, il n'en est rien", déplore-t-il.

Malgré des progrès, le recul de ce fléau a été plus lent que celui du taux de mortalité maternelle (3% par an) ou celui des enfants de moins de cinq ans (4,5%) sur la même période (2000-2015), soulignent en outre les experts de l'Ecole de médecine tropicale et d'hygiène de Londres.

D'après les données recueillies dans 18 pays, les anomalies congénitales n'expliquent que 7,4% des mort-nés, "dissipant le mythe selon lequel les mort-nés sont inévitables".

Les chercheurs notent que de nombreuses pathologies intervenant dans le décès des nourrissons à la naissance pourraient être traitées, à l'instar des infections maternelles (comme le paludisme et la syphilis responsables respectivement de 8% et 7,7% des mort-nés).

Les facteurs liés au mode de vie ou à l'alimentation (obésité, tabac...), les maladies non infectieuses (comme le diabète, les cancers ou les problèmes cardiovasculaires) sont responsables de ces décès dans environ 10% des cas chacun. L'âge des mères (plus de 35 ans) intervient dans 6,7% des cas.

La pré-éclampsie et l'éclampsie (tension anormalement élevée pendant la grossesse) contribuent ensemble à 4,7% des mort-nés et les grossesses prolongées (après la date du terme) à 14%.

Une écrasante majorité des mort-nés (98%) est recensée dans les pays à faibles ou moyens revenus.

"Les pays d'Afrique subsaharienne ont le taux le plus élevé de mort-nés et ce sont eux qui enregistrent la diminution la plus lente, en particulier, dans les pays en conflit ou en état d'urgence", commente le professeur britannique Joy Lawn. Au rythme actuel, "plus de 160 années" se seront écoulées avant qu'une femme enceinte de cette région ait les mêmes chances de mettre au monde un enfant vivant qu'une femme d'un pays à revenu élevé, note-t-il.

Dans les pays riches, une femme vivant dans des conditions socioéconomiques précaires a par ailleurs environ deux fois plus de risques de mettre au monde un bébé sans vie qu'une femme aux revenus confortables. En Europe ou en Australie, le taux de mort-nés des femmes originaires d'Asie du Sud ou d'Afrique est en outre deux à trois fois plus élevé que celui des femmes blanches.

Une meilleure éducation, une réduction de la pauvreté ainsi qu'un meilleur accès aux soins avec un suivi pendant la grossesse pourraient ainsi réduire le nombre de mort-nés.

Au niveau mondial, c'est l'Islande qui a le taux le plus faible (1,3 pour 1.000 naissances) suivi du Danemark (1,7 pour 1.000). En queue de classement, le Pakistan avec 43,1 mort-nés pour 1.000 naissances.

Enfin, les chercheurs relèvent que les familles des bébés mort-nés sont encore trop peu prises en charge.

Pourtant, un an après la mort de leur bébé, 60 à 70% des mères des pays riches développent des symptômes dépressifs jugés sérieux. Dans la moitié des cas, ceux-ci perdurent quatre ans après la perte de leur nourrisson. Dans les pays pauvres, les mort-nés restent un sujet tabou et ne sont parfois pas considérés comme une personne à part entière.

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