La rougeole fait un deuxième mort cette année

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Par Hugues HONORÉ - Paris (AFP)
Publié le 27 juin 2018 - 15:01
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La rougeole a fait une deuxième victime en 2018, un patient de 26 ans qui ne pouvait pas être vacciné, tandis qu'un autre de 17 ans faisait l'objet d'un "pronostic réservé".
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives
La rougeole a fait une deuxième victime en 2018, un patient de 26 ans qui ne pouvait pas être vacciné, tandis qu'un autre de 17 ans faisait l'objet d'un "pronostic réservé".
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La rougeole a fait une deuxième victime en 2018, un patient de 26 ans qui ne pouvait pas être vacciné, tandis qu'un autre de 17 ans faisait l'objet d'un "pronostic réservé".

Ces deux cas ont incité les autorités sanitaires à insister une nouvelle fois sur l'importance de la vaccination, alors que la couverture vaccinale contre la rougeole est insuffisante en France.

L'agence sanitaire Santé publique France a annoncé mercredi ce décès survenu à une date non précisée. Ni le sexe de ces deux patients, ni leur région n'ont été indiqués.

Ils étaient "tous deux immunodéprimés", à savoir qu'ils avaient un système immunitaire trop faible pour leur permettre de recevoir le vaccin. Et ils ont été "probablement contaminés par un proche non vacciné", a précisé l'agence de surveillance sanitaire dans son bulletin périodique.

La maladie avait déjà tué en février à Poitiers une mère de famille de 32 ans qui n'avait jamais été vaccinée. D'après le quotidien Nouvelle République, elle l'avait contractée au CHU, où elle avait conduit son père aux urgences.

L'insuffisance de la couverture vaccinale en France a favorisé cette maladie extrêmement contagieuse.

Le pays a évité une épidémie comme celle qui avait touché 24.000 personnes entre 2008 et 2012, dont près de 15.000 en 2011. Mais cela n'empêche pas des complications parfois tragiques.

"La vaccination de la population permettrait pourtant d'éviter ce genre de drame", a écrit sur Twitter SOS Médecins Grand Paris.

Elle avait déjà permis de passer de 300.000 cas par an en 1985 à 10.000 en 2000.

"Il est important de rappeler le bénéfice collectif de la vaccination contre la rougeole. Et il est primordial de vacciner l'entourage des personnes immunodéprimées et des autres qui ne peuvent pas être vaccinées, à savoir les nourrissons de moins d'un an et les femmes enceintes", a déclaré à l'AFP une porte-parole de Santé publique France, Vanessa Lemoine.

Un immunodéprimé peut avoir été vacciné par le passé. Mais une fois que son système immunitaire s'affaiblit, le vaccin devient inopérant et impossible à renouveler.

- 22 morts en 10 ans -

L'objectif des autorités sanitaires est d'atteindre, comme le recommande l'Organisation mondiale de la santé, 95% de vaccination chez les personnes à risque. Avec une définition vaste: les adultes nés après 1980, issus de générations où la maladie infantile et la vaccination sont devenues moins fréquentes, en font partie.

Or la couverture avec la seconde dose de vaccin, qui garantit l'immunité, varie en fonction des départements entre 62 et 88%, indiquait Santé publique France en mars.

Le pays de Louis Pasteur se distingue aujourd'hui par un scepticisme contre les vaccins assez répandu dans sa population. Tantôt accusées d'être dangereuses pour la santé, tantôt d'être guidées par des intérêts financiers des laboratoires, les campagnes pour la vaccination rencontrent parfois l'hostilité.

Le gouvernement a donc choisi la voie réglementaire. Les enfants nés depuis le 1er janvier doivent obligatoirement subir 11 vaccins, dont le ROR (rougeole-oreillons-rubéole). Avant cela, il n'y en avait que trois obligatoires, et huit recommandés.

L'agence sanitaire a fait état mercredi de 2.567 cas de rougeole depuis novembre, avec comme départements les plus touchés la Gironde (24% d'entre eux), la Vienne (8%) et le Gard (6%).

Dans 88% des cas, les malades n'ont pas été vaccinés, ou n'ont pas reçu toutes les injections nécessaires. Et dans 22% des cas, la rougeole occasionne une hospitalisation.

Le décès annoncé mercredi est le 22e dû à la maladie depuis 2008.

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