Pesticides : enquête ouverte après la mort d'un viticulteur

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 08 juillet 2015 - 17:27
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Une vigne.
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©Claude Robillard/Flickr
La fille de James-Bernard Murat pointe notamment la responsabilité des "firmes", mais aussi des autorités (photo d'illustration).
©Claude Robillard/Flickr
Suite à la plainte déposée par la fille de James-Bernard Murat, vigneron du Bordelais décédé d'un cancer lié à l'usage de pesticides, la justice a décidé de l'ouverture d'une enquête préliminaire. Le produit, bien que sa dangereux soit prouvée de longue date, était autorisé à la vente jusqu'en 2001.

Bien que reconnus comme dangereux, les produits étaient en vente libre. Le pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris vient de décider de l'ouverture d'une enquête préliminaire suite à une plainte déposée par la famille du vigneron James-Bernard Murat, décédé d'un cancer lié aux pesticides en 2012. Une pathologie reconnue comme étant liée à l'usage de pesticides dans le cadre de son activité professionnelle, relate un communiqué commun des associations Phyto-Victimes et Générations futures.

Très répandu, et depuis très longtemps, l'arsénite de sodium est utilisé pour protéger les ceps de l'esca, une maladie s'attaquant le bois des ceps de vignes. Déjà employé à l'Antiquité, ce produit est considéré comme dangereux et classé au tableau des maladies professionnelles agricoles depuis 1955, interdit depuis 1973. Pour autant, les viticulteurs ont bénéficié d'une dérogation pour continuer à l'utiliser jusqu'en 2001.

C'est là où le bât blesse, selon Valérie Murat qui assure que "jamais personne n'a alerté (son) père", agriculteur dans le Bordelais. Ce dernier aurait ainsi employé l'arsénite de sodium durant 42 ans, de 1958 à 2000, sans avoir la moindre idée de la toxicité du produit.

Sa fille entend ainsi que la procédure entamée suite à sa plainte permette de faire toute la lumière sur les responsabilités dans cette affaire, pointant notamment "les firmes, la MSA (la sécurité sociale agricole, NDLR), les Chambres d'agriculture, le ministère". Ce que confirme François Veillerette, porte-parole de Générations futures, qui espère que la procédure permettra de "comprendre comment tous les responsables, publiques comme privés, ont pu autoriser ou vendre à monsieur Murat le pesticide qui l'a tué".

 

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