Alstom : le PDG du groupe ne voit "pas d'issue structurelle" pour le site de Belfort

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 septembre 2016 - 22:14
Image
Le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge.
Crédits
©Eric Piermont
"Je ne sais pas aujourd'hui quelle sera la nature du plan qui sera mis en oeuvre par le gouvernement dans les jours qui viennent", a déclaré le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge.
©Eric Piermont
En raison d'une pénurie de commandes publiques, le constructeur ferroviaire Alstom ne voit "pas d'issue structurelle" pour son site de Belfort, a expliqué ce mardi le PDG du groupe, Henri Poupart-Lafarge. Seulement une vingtaine de locomotives et motrices de TGV sortiront de l'usine franc-comtoise cette année contre 140 en 2008.

Le constructeur ferroviaire Alstom ne voit "pas d'issue structurelle" pour son site de Belfort, en raison d'une pénurie de commandes publiques, a expliqué ce mardi 27 Henri Poupart-Lafarge, le PDG du groupe, auditionné par la commission des affaires économiques de l'Assemblée Nationale. "Je ne sais pas aujourd'hui quelle sera la nature du plan qui sera mis en oeuvre par le gouvernement dans les jours qui viennent", a déclaré M. Poupart-Lafarge aux députés.

Mais du coté d'Alstom, "nous ne voyons pas d'issue structurelle " pour la production de trains sur ce site, a-t-il ajouté. "Nous ne sommes pas en train de négocier avec l'État", a affirmé le patron du constructeur ferroviaire, en réponse aux accusations de "machiavélisme" et de "chantage" à l'emploi dont il a estimé être la cible. Pour l'heure, l'État étudie, avec la direction du groupe, des solutions pour "rendre le site de Belfort pérenne", a-t-il expliqué.

Selon le groupe, la baisse d'activité du fret ferroviaire en France et "le niveau historiquement bas" des commandes de TGV affectent plus durement l'usine de Belfort que ses autres sites de production en France. Ainsi, seulement une vingtaine de locomotives et motrices de TGV sortiront de l'usine franc-comtoise cette année, contre 140 en 2008. Henri Poupart-Lafarge a écarté la possibilité d'obliger la SNCF ou la RATP à passer de nouvelles commandes afin de relancer durablement l'activité. "J'ai trop conscience de la difficulté du transport ferroviaire en France, pour aller forcer des commandes de trains qui iraient rouiller dans des placards", a-t-il indiqué.

Si Alstom a pu maintenir une activité industrielle à Belfort depuis dix ans, c'est "grâce aux efforts du groupe pour promouvoir l'exportation", a-t-il affirmé. Néanmoins, ces performances ne permettent pas toujours de maintenir les rythmes de production dans les usines françaises. "Les clients demandent de la localisation sur place", tandis que les grosses commandes en provenance du Kazakhstan, d'Azerbaïdjan, de Russie ou d'Inde ne permettent de produire que "quelques locomotives" à Belfort, a justifié M. Poupart-Lafarge.

Loin de remettre en cause le projet d'arrêt de la production de trains de l'usine de Belfort, le PDG souligne au contraire qu'il permettrait de renforcer d'autres sites qui connaissent également des "baisses de charge", en particulier Reichshoffen en Alsace vers laquelle l'activité belfortaine doit être transférée. "Il y a cette absence de perspective à Belfort, regardons à consolider Reichshoffen en lui donnant des perspectives multiples", a-t-il avancé.

Avec 12 sites de production "dans toute la France", il a regretté une trop grande "dispersion" du groupe en France qui pousse à une spécialisation de chaque site "difficile à gérer", surtout en période de baisse de l'activité. Interrogé sur l'hypothèse d'une reprise de certains salariés par General Electric, qui a racheté fin 2015 la branche énergie d'Alstom, y compris un site à Belfort, M. Poupart-Lafarge a assuré qu'il n'y avait "pas de discussion" à ce stade. Le dirigeant a également démenti tout rapprochement avec la branche transport de Thales, rappelant que "leur activité de signalisation n'est pas en vente", contrairement à ce que l'ancien ministre de l'Industrie, Arnaud Montebourg, a avancé lundi dans une lettre à l'actuel ministre de l'Economie, Michel Sapin.

Le patron d'Alstom était auditionné par les députés alors que plusieurs centaines de salariés de l'usine Alstom de Belfort mais aussi d'autres sites du constructeur ferroviaire ont manifesté ce mardi devant le siège du groupe à Saint-Ouen pour dire "non à la fermeture" du site franc-comtois.

 

À LIRE AUSSI

Image
Une manifestation à Belfort.
Alstom : une manifestation réunit des centaines de salariés devant le siège
Plusieurs centaines de salariés d'Alstom ont manifesté leur mécontentement devant le siège de leur entreprise. La direction a pourtant annoncé que le site de Belfort n...
27 septembre 2016 - 18:54
Société
Image
Le président du Medef Pierre Gattaz.
Gattaz redoute des commandes "artificielles" et "électoralistes" au site Alstom de Belfort
Alors que le projet de fermeture partielle du site Alstom de Belfort est gelé dans l’attente du plan de sauvetage promis par le gouvernement. Le patron du Medef Pierre...
27 septembre 2016 - 14:20
Société
Image
Un salarié d'Alstom.
Les salariés d'Alstom au siège de la société pour sauver Belfort
Les salariés de l'usine Alstom de Belfort se rendent ce mardi devant le siège de la société pour une manifestation. L'annonce de la fermeture du site par le fabricant ...
27 septembre 2016 - 09:48
Tendances éco

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Bezos
Jeff Bezos : le Lex Luthor de Seattle veut devenir le Dark Vador de l’univers
PORTRAIT CRACHE - S’il se fait plus discret que certains de ses compères milliardaires, Jeff Bezos n’en garde pas moins les mêmes manies, les mêmes penchants et surtou...
04 mai 2024 - 13:17
Politique
02/05 à 20:45
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.