Facebook : le réseau social développe un outil de censure, et préparerait un retour en Chine
Facebook est-il en train d’essayer de revenir en Chine? Et le réseau envisage-t-il surtout de baisser les yeux vis-à-vis des exigences considérables de Pékin en termes de censure pour pouvoir exister dans le pays aux 700 millions d’internautes?
Le quotidien américain New York Times révèle en effet que la firme de Menlo Park, en Californie, a développé un programme permettant de censurer le sujets de discussion "sensibles", citant des fuites provenant de salariés de l’entreprise. Mark Zuckerberg a rencontré en septembre 2015 Xi Jinping, puis le responsable de la propagande du régime en mars 2016, ce qui avait relancé les spéculations sur la volonté de Facebook d’effectuer son retour en grâce dans le pays. Le réseau social a été interdit en Chine en 2009 suite à des émeutes dans la ville d’Urumqi, dans l’ouest du pays, qui avaient fait 197 morts, et lors desquelles les émeutiers Ouïghours (une minorité musulmane turcophone du pays) s’étaient servis de Facebook pour communiquer. La sanction ne s’était pas fait attendre, Pékin avait immédiatement censuré Facebook, en intégralité, empêchant le réseau social de prendre pleinement pied en Chine. Et ouvrant la voix à l’émergence de réseaux sociaux locaux comme WeChat.
Facebook ne compterait cependant pas supprimer lui-même les articles en cas de retour en Chine mais confierait cette tâche à un organisme tiers. Le New York Times explique que "les éventuels partenaires de Facebok disposeraient alors du pouvoir de décider quelles publications seraient diffusées".
Facebook n’a jamais caché son désir éventuel de revenir sur le marché chinois. "La Chine nous intéresse et nous consacrons beaucoup de temps à comprendre ce pays et à apprendre sur lui", a expliqué Arielle Aryah, porte-parole de Facebook, suite à la révélation du quotidien américain. Ajoutant prudemment: "Nous n'avons toutefois encore pris aucune décision quant à notre démarche envers la Chine".
Facebook est de loin le réseau social le plus étendu de la planète avec 1,6 milliards d’utilisateurs, mais reste interdit, ou très fortement limité, dans au moins onze pays.
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