USA/infrastructures : Trump promet de l'argent mais les détails restent flous

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Par Virginie MONTET - Washington (AFP)
Publié le 12 février 2018 - 18:45
Mis à jour le 13 février 2018 - 08:40
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Donald Trump a présenté son plan pour rénover les infrastructures américaines à la Maison blanche le 12 février 2018
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© Mandel NGAN / AFP
Donald Trump a présenté son plan pour rénover les infrastructures américaines à la Maison blanche le 12 février 2018
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Donald Trump a présenté lundi son plan pour rénover les infrastructures américaines vieillissantes en utilisant notamment des ressources financières que les Etats-Unis consacraient jusqu'à maintenant à la coopération internationale, au Moyen-Orient entre autres.

"Cela va être une grande semaine pour les infrastructures. Après avoir bêtement dépensé 7.000 milliards de dollars au Moyen-Orient, il est maintenant temps d'investir dans notre pays", a affirmé le président républicain dans un tweet lundi.

"On essaye de construire des routes et de réparer des ponts qui s'écroulent. Et on a du mal à trouver l'argent. C'est dingue. 7.000 milliards de dollars au Moyen-Orient et la région est bien pire que quand on y est entrés il y a 17 ans. Triste situation", a ajouté M. Trump en présentant ce plan lundi.

Le cadre de financement pour les infrastructures "va générer un volume sans précédent d'investissements entre 1.500 milliards et 1.700 milliards de dollars", sur dix ans, a-t-il assuré.

Selon ce plan, qui nécessite l'approbation du Congrès, l'Etat fédéral devrait consacrer 200 milliards de dollars sur la décennie pour améliorer routes, autoroutes, ponts et même construire des réseaux numériques à large bande. La question sera de savoir comment les Etats, les collectivités locales et le secteur privé vont être incités à apporter le reste des financements.

"Les Etats devront le faire eux-mêmes si on ne le fait pas mais j'aimerais bien aider les Etats", a encore expliqué M. Trump.

Cette approche est exactement l'inverse de la façon dont les autoroutes ont été financées sur plusieurs décennies. Le pouvoir fédéral apportait 80% des moyens et les Etats et collectivités locales fournissaient le reste.

Pour encourager l'investissement local, Donald Trump a insisté sur l'allègement des régulations et des procédures de permis de construire. "On ne peut pas vous donner l'argent si vous mettez 15 ans à avoir un permis. Alors on veut que cela avance et on va travailler sur les procédures de permis", notamment "d'un point de vue environnemental", a-t-il promis.

- Décrépitude -

Construites pour la plupart entre les années 1950 et 1970, les autoroutes, routes, ponts, voies ferrées, aéroports et autres infrastructures sont en très mauvais état, "en décrépitude" aux dires du président américain, faute d'avoir été entretenues et modernisées au fil du temps.

"On est vraiment en retard, on est à la traîne des autres pays", a reconnu le milliardaire, reprochant la détérioration des équipements à l'administration Obama comme à celle de George W. Bush.

Jusqu'à 60.000 ponts présentent actuellement un danger structurel, rappelait lundi sur la radio publique NPR, Ray LaHood, un républicain, ancien secrétaire aux Transports du président Obama. Il affirme que les Etats-Unis, qui pendant un temps étaient au premier rang mondial en termes d'infrastructures, sont tombés à la 28e place.

Cet ancien ministre doute toutefois que le plan de la Maison Blanche ne parvienne à relancer la rénovation des infrastructures: "une des raisons pour lesquelles l'Europe et l'Asie ont un bon système de chemin de fer, c'est parce que le gouvernement s'engage", a-t-il affirmé.

Plusieurs Etats américains commencent à évoquer la nécessité d'imposer sur les routes des péages à tour de bras, avec le risque d'impopularité que cela comporte. C'est une façon de générer un budget dévolu aux transports qui puisse venir compléter l'apport promis par l'administration Trump.

En Virginie, dans la banlieue de la capitale Washington DC, un nouveau système de péage électronique dont les prix évoluent avec l'ampleur du trafic, a par exemple vu les tarifs grimper à plus de 40 dollars pour un trajet d'une quinzaine de kilomètres aux heures de pointe.

Devant la levée de boucliers, des mesures sont en discussion pour limiter à 200 dollars par mois le coût de ces péages pour chaque conducteur.

Une autre incitation du plan Trump vise à fournir un quart des financements (50 milliards de dollars) d'abord à des projets ruraux, notamment d'infrastructure numérique, dont le choix reviendra aux gouverneurs.

"La population rurale a été laissée pour compte, notamment en ce qui concerne l'accès à internet (...). Les agriculteurs en ont besoin", a encore affirmé M. Trump.

Son allusion aux coupes dans l'aide internationale au profit d'investissements dans les infrastructures rappelle les souhaits de certains élus, comme le sénateur Rand Paul qui avait récemment suggéré de réduire l'aide au Pakistan pour financer les infrastructures.

Ce plan fait partie d'un projet de budget 2019 soumis au Congrès, qui comprend aussi la construction du mur anti-immigration et le projet de privatiser d'ici 2025 la Station spatiale internationale (ISS).

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