Mort de Rémi Fraisse : une pétition de la dernière chance pour éviter le non-lieu, trois ans après
Jeudi 26 marquait le troisième anniversaire de la mort de Rémi Fraisse, militant écologiste de 21 ans tué lors d'affrontement entre manifestants et gendarmes sur le site du barrage de Sivens, dans le Tarn. Une date au goût d'autant plus amer pour ses proches et camarades de lutte, alors que l'enquête sur sa mort devrait selon toute vraisemblance se terminer par un non-lieu.
C'est en effet ce qu'a requis le parquet de Toulouse en juin dernier, considérant qu'il n'y avait pas eu d'infraction commise. Une décision qui, si elle était confirmée par le juge d'instruction, reléguerait définitivement la mort du militant, tué par l'explosion d'une grenade offensive lancée par la gendarme, au rang de simple accident .
"Un scandaleux et cruel déni de justice, l'auteur du tir meurtrier, comme sa hiérarchie, se trouvant exemptés d'avoir à rendre compte d'actes ayant entraîné la mort d'un homme", dénonce une pétition adressée sur change.org à la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Ses signataires, plus de 43.000 de ce vendredi 27, demandent à la garde des Sceaux de saisir le Conseil supérieur de la magistrature et d'intervenir auprès du parquet afin d'éviter ce non-lieu.
Il serait cependant tout aussi surprenant que la ministre vienne ainsi désavouer l'enquête que de voir les juges d'instruction ne pas suivre les recommandations du parquet, à moins d'une erreur de procédure commise par le tribunal de Toulouse, mais qui n'influerait pas sur les faits.
Le maréchal des logis J. avait été entendu en tant que témoin assisté en mars 2016 et n'avait pas été poursuivi. Un rapport de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) avait déjà blanchi le gendarme en décembre 2014, estimant que les avertissements nécessaires avaient été effectués avant le tir de la grenade. Un rapport qui n'avait cependant pas fait taire les critiques et mis fin aux interrogations concernant le déroulement des faits.
Le projet de barrage a depuis été abandonné, mais un autre, réduit de moitié, est à l'étude. Les zadistes qui occupaient le site en ont été délogés en mars 2015.
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