Macron qualifie la colonisation de "crime contre l'humanité", droite et extrême droite s'indignent (VIDEO)
En visite à Alger mercredi 15, les propos tenus par Emmanuel Macron à la chaîne privée algérienne Echourouk News ont provoqué un tollé en France. Dans son interview, le candidat à la présidentielle a qualifié la colonisation de "crime contre l'humanité". Une phrase qui a vivement fait réagir la classe politique française, notamment LR et au FN. Cité par Le Monde, François Fillon, en meeting à Compiègne (Oise), s’est élevé contre "cette détestation de notre histoire", la jugeant: "indigne d’un candidat à la présidence de la République". Il a également accusé son adversaire à la présidentielle de n'avoir "aucune colonne vertébrale", s'exprimant:" Il y a quelque temps, Monsieur Macron trouvait des aspects positifs à la colonisation, (...), il dit simplement ce que ceux qui l’écoutent veulent entendre".
Interrogé par le journaliste algérien, Emmanuel Macron a poursuivi: "La colonisation fait partie de l’histoire française. C’est un crime contre l’humanité, c’est une vraie barbarie. Et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face, en présentant nos excuses à l’égard de celles et ceux envers lesquels nous avons commis ces gestes". Ces propos ont indigné l'extrême droite qui s'est exprimé sur Twitter. Marion Maréchal-Le Pen, député FN, a fustigé les excuses présentées: "Macron, le candidat des élites, des banques, des médias et… de la repentance". Elle a été suivie par le sénateur frontiste David Rachline: "Non content de vouloir la dissoudre dans le grand bain mondialiste, Macron dénigre la France à l’étranger. Et il aspire à la présider? ", a-t-il réagi. Cité par 20 Minutes, le trésorier du FN Wallerand de Saint-Just est allé encore plus loin, accusant l'ancien ministre de l'Economie de "tirer dans le dos de la France " depuis l’Algérie, ancienne colonie et même département français, devenue indépendante en 1962.
Dans l'interview, Emmanuel Macron a tenu à nuancer: "La France a installé les droits de l'Homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire (...) je ne veux pas qu'on tombe dans la culture de la culpabilisation sur laquelle on ne construit rien". Il n'est pas le premier homme politique à pointer du doigt la colonisation. En 2007, à Constantine, déjà en Algérie, Nicolas Sarkozy avait condamné le système colonial qu'il jugeait: "injuste par nature".
(Voir un extrait de l'interview d'Emmanuel Macron en vidéo ci-dessous)
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