Alep : des milliers de civils évacués lundi, des dizaines de milliers encore coincés
Les évacuations ont pu continuer ce lundi 19 à Alep, toujours sous la crainte d'une reprise des combats. En effet, la trêve humanitaire conclue jeudi 15 a été officiellement "suspendue" par le régime syrien le lendemain, la Russie allant jusqu'à la qualifier de "terminée". Mais les convois de bus et d'ambulances ont tout de même pu transporter civils et rebelles vers la province d'Idlib au sud-ouest d'Alep, toujours tenue par des groupes opposés à Bachar al-Assad.
La reprise de ces évacuations pourrait être due à l'acceptation par les groupes rebelles assiégeant certaines villes de cette même province de laisser quelque 500 personnes les quitter, selon l'Observatoire syrien des Droits de l'homme (OSDH). Cette réciprocité est prévue par l'accord mais reste complexe à mettre en œuvre. Un groupe de rebelles de la mouvance djihadiste aurait ainsi attaqué un convoi qui s'apprêtait à quitter la zone assiégée.
Ce lundi, ce sont 3.000 personnes qui auraient pu être évacuées d'Alep. Depuis le début de l'opération, 13.000 civils, blessés et combattants ont pu quitter la ville martyre selon l'OSDH. L'accord, conclu sous la houlette de la Syrie alliée de Bachar al-Assad et de la Turquie qui soutient les rebelles, autorise ces derniers à quitter la ville avec leurs armes légères.
Mais l'évacuation totale devrait demander encore plusieurs jours de trêve. S'il est difficile d'avancer des chiffres précis dans le chaos syrien, l'ONU estime à 40.000 le nombre de civils encore présents dans la dernière poche rebelle d'Alep et entre 1.500 et 5.000 le nombre de combattants avec leurs familles.
Par ailleurs, le fait de pouvoir quitter la ville est loin de mettre fin au drame humanitaire, la plupart des habitants ayant tout perdu après quatre année d'une bataille qui devrait connaître sa fin avec la victoire du régime de Bachar al-Assad lorsque l'évacuation sera terminée.
Largement critiquée pour son incapacité à éviter ce drame humanitaire, notamment face à la Russie et son droit de véto, l'ONU est parvenue ce lundi à rédiger un accord qui convient à Moscou. Un projet qui doit permettre aux Nations-unies de superviser et surveiller les évacuations.
Depuis son début en mars 2011, la guerre civile en Syrie a fait quelque 310.000 victimes et des millions de déplacés.
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