Présidentielle : le gouvernement soutient Macron "sans conditions" pour battre Le Pen

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Par AFP
Publié le 24 avril 2017 - 20:45
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François Hollande, Jean-Pierre Jouyet, Matthias Fekl Bernard Cazeneuve et Jean-Jacques Urvoas à l'El
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François Hollande, Jean-Pierre Jouyet, Matthias Fekl Bernard Cazeneuve et Jean-Jacques Urvoas à l'Elysée à Paris, le 21 avril 2017
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Au lendemain du premier tour de la présidentielle, François Hollande a levé toute ambiguïté sur ses intentions, annonçant qu'il voterait pour Emmanuel Macron au second tour face au "risque" que Marine Le Pen fait peser, selon lui, sur l'avenir de la France.

"La mobilisation s'impose mais également la clarté des choix", a souligné le chef de l'Etat dans une allocution solennelle d'à peine cinq minutes prononcée en direct de l'Elysée. Et d'enchaîner: "Pour ma part, je voterai Emmanuel Macron."

Le leader d'En Marche! "est celui qui défend les valeurs qui permettent le rassemblement des Français dans cette période si particulière, si grave que connaît le monde, l'Europe et la France", a-t-il fait valoir sans s'étendre davantage.

Réaction aussi sobre de l'intéressé, qui a tweeté: "Je remercie le Président de la République pour son soutien républicain".

François Hollande a été en revanche plus disert sur "la présence de l'extrême droite" au second tour qui fait "une nouvelle fois courir un risque pour notre pays" face auquel "il n'est pas possible de se taire, pas davantage de se réfugier dans l'indifférence".

Le chef de l'Etat s'était soigneusement abstenu ces dernières semaines de soutenir ouvertement son ancien conseiller de l'Elysée et ministre de l'Economie, soucieux de ne pas donner du grain à moudre à la droite qui avait fait d'"Emmanuel Hollande" l'une de ses cibles de prédilection.

Mais il avait multiplié les déplacements en province, le plus souvent dans des usines, pour appeler un public d'ouvriers en bleu de travail à ne pas céder à la tentation des extrêmes qu'il s'agisse de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon.

François Fillon, éliminé dès le premier tour et ayant lui-même appelé à voter Macron comme de nombreux autres responsables de la droite et du centre-droit, la parole présidentielle s'est libérée.

François Hollande a ainsi estimé lundi qu'il était désormais de son "devoir de définir" les "enjeux" du 7 mai et d'une élection de Marine Le Pen.

- 'Rupture' -

"Le pouvoir d'achat des Français serait directement amputé (...) si la France sortait de la zone euro" tandis que des "milliers d'emplois seraient supprimés dans les industries de notre pays" si les "mesures protectionnistes" prônées par le FN étaient mises en oeuvre, a-t-il ainsi averti.

Quant à la "taxation des produits venant de l'étranger", elle provoquerait "une hausse des prix sans précédent qui frapperait les plus fragiles".

"Il y a donc à la fois le danger de l'isolement de la France mais aussi de la rupture avec l'Union européenne", a mis en garde le chef de l'Etat.

"Face à la menace terroriste", a-t-il renchéri, l'extrême droite "stigmatiserait une partie de nos concitoyens au regard de leurs origines ou de leur religion" et "mettrait en cause les libertés et les principes qui fondent la République" et "font l'honneur de la France".

Les relations entre le président et Emmanuel Macron, qui fut aussi secrétaire général adjoint de l'Elysée avant de damer le pion à son mentor dans cette campagne présidentielle, n'ont toutefois pas toujours été un long fleuve tranquille.

Evoquant son ascension, François Hollande avait ainsi estimé une dizaine de jours plus tôt dans un entretien au Point qu'elle n'était que le fruit d'un "concours de circonstances". Réponse peu amène d'Emmanuel Macron: ni les Français ni les candidats n'attendent la position politique du chef de l'Etat sortant.

Ces propos présidentiels reflètent une "profonde erreur" d'analyse, avait-il encore estimé. Il avait asséné: "Ce que nous portons, c'est une rupture, un changement profond des pratiques de la vie politique et de son organisation. Ils ne veulent pas comprendre, qu'importe! Les gens comprennent".

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