Affaire Grégory : Murielle Bolle accuse son cousin d'être un menteur et réfute la thèse du "lynchage familial"
Après sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, suite à sa mise en examen pour "enlèvement suivi de mort" dans l'affaire Grégory -ce petit garçon retrouvé ligoté dans la Vologne le 16 octobre 1984-, Murielle Bolle pensait sans doute retrouver un semblant de tranquillité. Mais il n'en est rien. L'enquête sur cet assassinat ne cesse d'évoluer. De nouveaux éléments ont été portés à la connaissance de L'Express, qui a diffusé ce jeudi 10 le contenu du procès-verbal portant sur la confrontation de Murielle Bolle et de son cousin Patrick F.
Patrick F. assure que Murielle Bolle, 15 ans à l'époque des faits, aurait été "lynchée" par sa famille pour retirer son témoignage à l'encontre de Bernard Laroche, son beau-frère (mari de sa sœur Marie-Ange). La jeune femme l'avait en effet accusé du meurtre du petit Grégory. Elle avait assuré se trouver avec lui et le petit garçon le jour du kidnapping, et les avoir vus descendre de voiture puis Bernard Laroche revenir seul. Mais elle s'était donc rétractée le 6 novembre 1984.
Que s'est-il passé pour que l'adolescente, aujourd'hui âgée de 48 ans, fasse marche arrière? Selon Patrick F., Murielle Bolle aurait donc été forcée de retirer son témoignage. Il assure que sa famille a été violente avec elle. Il dit même avoir été présent ce soir-là. "La première claque qu'elle a prise, c'est par sa mère. Marie-Ange lui a sauté dessus. (…) Je l'ai vu de mes propres mes yeux. Sa sœur avait même une mèche de cheveux dans les mains" a-t-il déclaré le 28 juillet dernier, jour de la confrontation avec sa cousine. Et d'ajouter: "Elle s'est fait insulter par son père qui criait même qu'elle couchait avec Bernard (Laroche). Il la traitait de putain, de salope".
Mais pour Murielle Bolle, ce récit est un tissu de mensonges. Elle a même assuré à la juge d'instruction, qui a mené cette confrontation, qu'elle ne connaissait pas ce Patrick F., qui est pourtant son cousin germain par sa mère.
De son côté, Patrick F., 21 ans à l'époque des faits, handicapé et en fauteuil roulant suite à une grave maladie, n'est pas clair sur la date exacte de ce "lynchage familial", hésitant entre le 5 et 6 novembre. Il a également confirmé la présence du l'avocat Paul Prompt (décédé en février 2017), qui pourtant, selon sa femme, n'était dans les Vosges qu'à partir du 8 novembre. De nouvelles investigations doivent être menées à ce sujet.
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