Meurtre de Marion : ouverture du procès de Yannick Luende-Batholo, la responsabilité pénale toujours en suspens

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 08 novembre 2016 - 15:58
L'accusé a avoué les faits, évoquant une "mission" divine pour justifier son geste.
Le procès du meurtrier présumé de Marion, 14 ans, assassinée en mars 2012 dans la banlieue de Nantes, s'ouvre devant la cour d'assises. Les explications délirantes et la personnalité de l'accusé posent le doute sur sa responsabilité pénale.

C’est un procès sensible, avec en toile de fond la question de la responsabilité pénale, qui s’ouvre ce mardi 8 devant la cour d’assises de Loire-Atlantique. Dans le box des accusés, Yannick Luende-Batholo, un jeune homme de 25 ans accusé d’avoir tué de 68 coups de couteau Marion, 14 ans, le 19 mars 2012.

Les faits paraissent malheureusement limpides: la jeune fille, qui voulait rentrer chez sa mère après deux semaines de fugue, a croisé la route de son meurtrier présumé qui l’aurait tué dans les toilettes publiques d’un supermarché de Bouguenais, dans l’agglomération de Nantes. Yannick Luende-Bothelo aurait été pris d’une folie meurtrière qui l’a également poussé à blesser deux hommes âgés de 67 et 80 ans, dont un grièvement. Arrêté dix jours après le meurtre, l’individu, toxicomane présentant déjà dix condamnations au compteur, a reconnu les faits. Il avait arraché son bracelet électronique peu de temps avant de passer à l'acte.

Mais était-il vraiment conscient de ses actes, ou ce crime était-il l’œuvre d’un "fou"? Yannick Luende-Batholo a en effet justifié son geste en expliquant que le meurtre de Marion était une "mission" et qu’il se considérait lui-même comme étant "Dieu". Le téléphone portable de la victime, qui a été retrouvé dans ses affaires, aurait été dérobé pour "appeler directement Nicolas Sarkozy" selon l’intéressé, exigeant que le président de la République lui attribue les plein pouvoirs.

Un discours délirant sur lequel quatre experts psychiatres mettront deux noms: "schizophrénie paranoïde" et "troubles psychotiques". Mais deux de ces experts ont estimé que, malgré tout, son discernement n’était pas aboli (mais tout de même "altéré") et qu’il était donc susceptible d'encourir une sanction pénale.

Même s’il a donc été renvoyé devant la cour d’assise, sa capacité de discernement pourrait encore être discutée et l’irresponsabilité de l’individu retenue. Il serait alors envoyé dans une unité psychiatrique pour malades dangereux. Depuis deux ans et ses premiers aveux, Yannick Luende-Batholo ne s’est plus exprimé, et refuse de sortir de sa cellule.  

 

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