Isère : un psychiatre devant le tribunal à Grenoble après le meurtre d'un étudiant par un patient schizophrène
Les faits s’étaient déroulés en 2008, et avait suscité autant l’incomptéhension qu’une certaine récupération politique. Cette année-là, le 12 novembre, un schizophrène de 56 ans circule en liberté dans les rues de Grenoble. Là, sans raison, il attaque avec un couteau Luc Meunier, un étudiant en thèse de 26 ans, qui s’effondre mortellement touché sous les coups du dément.
L’agresseur, qui sera arrêté dans la foulée, venait de l’hôpital psychiatrique de Saint-Egreve, dans la banlieue de la préfecture de l’Isère. Bénéficiant de sorties non surveillées dans le parc de l’établissement, il avait profité de cette autonomie pour s’échapper, sans réelles difficultés, avant de rallier le centre ville de l’agglomération et de commettre l’irréparable. L’homme a été reconnu pénalement irresponsable en 2011 et placé depuis en unité pour malades difficiles.
Ce terrible fait divers amène ce mardi 8 devant le tribunal correctionnel de Grenoble l’hôpital psychiatrique, jugée comme personne morale, et le docteur Lekhraj Gujadhur, ancien médecin de l’établissement. Ils doivent répondre de l’accusation d’homicide involontaire. Le procès devra faire la lumière sur deux éléments. Primo, comment l’homme a-t-il pu s’enfuir aussi facilement de ce lieu fermé? Secundo, le régime de petite autonomie dont il jouissait, et qui permettait des promenades dans le parc, était-il adapté? L’homme présente en effet un profil particulièrement lourd. Interné depuis la fin des années 1970, il était sujet à des hallucinations et des pulsions morbides. Sa dangerosité a-t-elle été correctement évaluée?
Le médecin psychiatre, qui a depuis quitté la profession, risque théoriquement jusqu’à 5 ans de prison ferme.
L’affaire avait amené Nicolas Sarkozy, alors président de la République, à proposer une réforme de l’hospitlisation psychiatrique en créant notamment un "fichier national des hospitalisations d’office" et des mesures plus dures concernant les sorties des établissements, qui avaient hérissé la profession.
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