Qui est Gelel Attar, le proche d'Abaaoud arrêté au Maroc ?

Le ministère de l'Intérieur marocain a annoncé l'arrestation d'un individu de nationalité belge "lié directement à certains auteurs" des attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis. Il s'agirait d'un djihadiste nommé Gelel Attar.

Les autorités de Rabat ont annoncé lundi 18 janvier avoir appréhendé la semaine dernière un Belge d'origine marocaine directement lié aux auteurs des attaques du 13 novembre. L’homme a été identifié comme étant Gelel Attar, âgé de 26 ans, a indiqué le parquet fédéral d'après le média belge Le Soir, confirmant une information relayée par plusieurs médias dont BFMTV. Il a été arrêté vendredi dans la ville d'al-Mohammadiya, près de Casablanca. Il sera présenté devant la justice dès la fin de l'enquête, selon le communiqué.

Connu dans la mouvance djihadiste sous le nom de guerre d'Abou Ibrahim, Gelel Attar serait né le 14 avril 1989 à Castel San Giovanni (Italie). Il résidait à Molenbeck à Bruxelles depuis 2011. Il passait pour être l'un des bras droits de Khalid Zerkani, un des plus influents recruteurs locaux pour la Syrie. Il l'avait même hébergé quelques mois à son domicile et organisait chez lui des réunions pour inciter de jeunes belges à rallier la Syrie. Le 29 juillet dernier, Gelel Attar a été condamné (par contumace) par la justice belge à 5 ans de prison et à une amende de 3000 euros pour avoir, entre le 1er janvier 2012 et le 5 janvier 2013, "participé, en qualité de dirigeant", à la filière "Zerkani".

L'homme aurait noué des amitiés très fortes avec Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attaques ainsi qu'avec Chakib Akrouh, l’un des tueurs des terrasses, et probablement mort en se faisant exploser à Saint-Denis lors de l'assaut du Raid.

Selon les investigations, ce Belge s'est rendu en Syrie avec Chakib Akrouh. Partis de Zaventem en Belgique, ils sont passés en Turquie après avoir pris un billet pour Istanbul, puis en Syrie. Sur place, Gelel Attar a rejoint dans un premier temps une "katiba" (groupe de combattants islamistes) au Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, avant d'être enrôlé par l'Etat islamique (EI).

Durant son séjour en Syrie, Attar s'est entraîné au maniement des armes et a établi des liens avec des commandants de l'EI comme Abdelhamid Abaaoud. D'après l'enquête marocaine, le Belge a ensuite quitté la Syrie pour la Turquie puis s'est rendu en Allemagne et en Belgique avant d'arriver au Maroc via les Pays-Bas. 

Le rôle d’Attar dans les attentats de Paris n’a pas encore été établi. Le parquet fédéral belge n’a pas encore annoncé son extradition et cette dernière pourrait s’avérer difficile dans la mesure où Attar possède la double nationalité (belge et marocaine). Le Maroc n’extrade généralement pas ses ressortissants.