Un réfugié irakien mis en examen en France, soupçonné d'exactions dans les rangs de Daech


Il est arrivé en France comme un simple réfugié. Il est aujourd'hui officiellement soupçonné d'être l'un des auteurs des crimes les plus sanglants du règne de l'Etat islamique en Irak. Ahmed H., un Irakien séjournant légalement en France, a été mis en examen jeudi 7, a confirmé le parquet de Paris.
L'homme, âgé de 33 ans, est soupçonné d'être un cadre de Daech et surtout d'avoir participé au massacre du camp militaire de Speicher à Tikrit en 2014. En juin, dans la ville située au nord de Bagdad, des jeunes recrues, très majoritairement chiites, de l'armée avaient été capturées et livrées aux hommes de l'Etat islamique qui les avaient quasiment tous exécutées sommairement. Le bilan effroyable varie, selon les estimations, entre 800 et 1.700 victimes. Ahmed H. est soupçonné d'avoir fait partie des bourreaux de Tikrit, avant de rejoindre ensuite l'administration de l'organisation djihadiste lorsqu'elle atteindra le sommet de son influence dans la région.
Le suspect est finalement arrivé dans des conditions qui n'ont pas été éclaircies en 2016 dans l'Hexagone avant d'obtenir le statut de réfugié en 2017 auprès de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).
Lire aussi - Irak: l'EI revendique l'assassinat d'un candidat aux législatives
Interrogé par RMC sur la manière dont l'Ofpra a pu "manquer" une telle information, l'organisme renvoit la balle au ministère de l'Intérieur rappelant qu'à chaque demande du statut de réfugié, une vérification doit être faite par les services de la place Beauvau.
Selon BFM, l'homme a été mis en examen pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste", "association de malfaiteurs terroriste criminelle en vue de commettre des crimes d'atteinte aux personnes", "crimes de guerre par atteinte à la vie, par traitements inhumains et dégradants et par l'usage de moyens et de méthodes de combats prohibés" et enfin pour "participation à un groupement formé en vue de préparer des crimes de guerre".
Son statut de réfugié lui a été retiré. Il ne sera cependant pas extradé vers l'Irak, la France n'expulsant pas des ressortissants étrangers risquant la peine de mort dans leur pays d'origine.
À LIRE AUSSI


L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.