Bercy part en guerre contre Amazon accusée d'abus de position dominante
Bercy rentre dans la bataille et la cible s'annonce de poids: Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, a décidé d'assigner en justice Amazon, le géant du e-commerce. Le gouvernement souhaite en effet d'une part imposer un changement dans la nature des relations entre Amazon et les entreprises, et surtout imposer une amende de 10 millions d'euros. C'est le journal Le Parisien qui révèle l'information.
Pendant deux ans, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) s'est penchée sur les conditions qu'imposent les plateformes d'e-commerce aux entreprises qui souhaitent y vendre leurs produits. La DGCCRF a estimé qu'Amazon, Cdisount et Rue du Commerce usaient de pratiques abusives en profitant de leurs positions dominantes par rapport aux détaillants. Les trois entreprises ont été rappelées à l'ordre. Cdiscount et Rue du Commerce ont obtempéré, pas Amazon.
Concrètement, il est reproché au géant de Seattle d'imposer des conditions extrêmes à certains vendeurs pour garder une longueur d'avance en termes de services face à la concurrence. Il est par exemple exigé des délais de livraison très courts, des process de vérification du produit pointilleux. De plus, les engagements sur la qualité que proposent Amazon à ses clients reposent dans les faits sur les détaillants. Ces derniers sont responsables (et doivent donc prendre en charge) les retards de livraison, les paquets abîmés. Ils doivent en outre s'engager à répondre sous 24h aux questions d'un client, dimanche compris.
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Or, les quelques 10.000 vendeurs qui utilisent Amazon pour vendre leurs produits ne peuvent guère se passer de l'intermédiaire que représente le géant du e-commerce, et ses 23 millions de visiteurs mensuels rien qu'en France. Et le site n'hésite pas à radier les détaillants qui n'appliquent pas son cahier des charges (qui tolère 1% de commandes défectueuses), les poussant de facto vers la faillite.
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