La Caisse d'épargne attaquée pour ses inégalités de salaire entre homme et femme
La CGT a annoncé mardi avoir lancé une action de groupe pour discrimination sexiste contre une entreprise, en l'occurrence la Caisse d'Epargne Ile-de-France. Les différences de salaires entre hommes et femmes sont de 700 euros mensuels en moyenne.
C'est un nouveau pas fait pour l'égalité salariale entre les hommes et les femmes. La CGT a lancé mardi la première action de groupe ou "class action" contre la discrimination des femmes dans une grande entreprise privée: la Caisse d'Epargne d'Ile-de-France (CEIF.
C’est la troisième fois que cette procédure, prévue par une loi de novembre 2016, est engagée en France pour faire cesser une discrimination dans le monde du travail. Mais c’est la première fois qu’elle s’attaque aux inégalités entre les sexes.
Selon la CGT, qui s'appuie sur le bilan social 2018 de la CEID, les salariés masculins gagnent en moyenne 18% de plus que leurs collègues féminines, soit près de 700 euros de différence de salaire mensuel. De plus, les hommes "bénéficient de 56 % des promotions (avec changement de catégorie) alors qu'ils ne constituent que 38 % des effectifs".
La démarche du syndicat pourrait déboucher dans six mois sur une assignation devant le tribunal de grande instance de Paris si, d’ici là, la direction n’a pas réagi par des mesures jugées adéquates.
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La direction de l’entreprise s’est dite "surprise" par cette "démarche un peu solitaire" de la CGT, qui selon elle avance des chiffres "trompeurs". Selon le directeur des ressources humaines de la CEIDF, François de Laportalière, "il faut comparer à emploi équivalent et ancienneté équivalente".
"Il existe depuis longtemps des outils efficaces pour lutter contre la discrimination au niveau individuel, mais ils ne réparent pas la discrimination systémique dans une entreprise. Elle est courante à ce jour, car il est rentable économiquement de payer moins les femmes", a expliqué l’avocate Savine Bertrand à Challenge. Et d'ajouter: "L’action de groupe, rendue possible par la loi Taubira de 2014 sur l’accès à la justice pour tous, répond à un problème structurel de discrimination".
Voir:
Droits des femmes: haro sur les inégalités de salaire et les violences conjugales
Discriminations au travail: 30% des personnes LGBT concernées
"#MeToo": les Français davantage sensibilisés aux inégalités femmes/hommes
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