L'Etat envisage une "nationalisation transitoire" des chantiers navals de Saint-Nazaire

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Par AFP
Publié le 31 mars 2017 - 17:37
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Le chantier naval de Saint-Nazaire, le 20 octobre 2016
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© LOIC VENANCE / AFP/Archives
Le chantier naval de Saint-Nazaire, le 20 octobre 2016
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L'État envisage une nationalisation transitoire des chantiers de Saint-Nazaire, s'il ne parvient pas à un accord satisfaisant sur leur reprise par l'Italien Fincantieri, assure le journal Le Monde dans son édition de samedi.

"Il n'y a rien de nouveau. Cette clause (permettant une nationalisation transitoire, ndlr) est à la disposition de l'État français depuis le début. Les discussions se poursuivent avec Fincantieri", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier à Bercy.

Fincantieri, seul candidat à avoir déposé une offre pour reprendre les chantiers STX France de Saint-Nazaire, la filiale florissante du groupe sud-coréen STX Offshore and Shipbuliding, s'est dit jeudi "confiant dans la validité de son projet", en soulignant que les négociations avec le gouvernement français étaient toujours en cours.

L'État, qui détient 33% de STX France, dispose d'une minorité de blocage lui permettant de peser sur le choix du repreneur. Il souhaite que Fincantieri ne soit pas majoritaire à lui seul dans STX, et des discussions sont en cours depuis plusieurs semaines autour de ce "montage actionnarial".

Paris insiste sur le maintien de l'activité navale à Saint-Nazaire, sur la sauvegarde du réseau de sous-traitance, sur l'absence de transfert de commandes sur des sites du constructeur naval italien, une entrée au capital du groupe de construction navale français DCNS et la préservation de la propriété industrielle.

"Les pouvoirs publics peaufinent depuis quelques jours un +plan B+ pour les derniers grands chantiers navals français", écrit Le Monde.

"Le projet consisterait à nationaliser transitoirement le site historique où travaillent plus de 7.000 salariés et sous-traitants. Après être monté à 100% du capital, l'État revendrait rapidement une majorité des titres à des investisseurs jugés plus satisfaisants que Fincantieri", précise le journal, qui ajoute que "c'est l'ultime grand dossier industriel de François Hollande".

Selon Le Monde, deux investisseurs "ont fait acte de candidature: les armateurs italo-suisse MSC et américano-norvégien Royal­Caribbean, les grands clients de Saint-Nazaire".

- "protéger l'outil industriel"-

Pour Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée Force Ouvrière STX à Saint-Nazaire, cette nationalisation transitoire n'est aujourd'hui "qu'une supposition, un projet éventuel. Donc, pour l'instant, ce n'est pas suffisant pour nous pour nous réjouir", a-t-elle dit à une correspondante de l'AFP.

"Ce sera une bonne nouvelle le jour où on nous annoncera : +le gouvernement nationalise purement et simplement les chantiers+". Toutefois, "le fait que le gouvernement puisse se poser la question de savoir si ce n'est pas la solution pour sauvegarder le site, c'est un premier pas pour nous", a-t-elle ajouté, rappelant que son syndicat "revendique la nationalisation depuis pas mal de temps".

Quant au maire (PS) de Saint-Nazaire, David Samzun, il estime que "c'est de la responsabilité de l’État de protéger l'outil industriel". "Et donc que si les négociations se déroulaient mal", il faudrait "user du droit de préemption, donc de nationalisation, pour avoir le temps de retrouver des actionnaires solides, robustes".

Pour le maire, étant donné les blocages dans les discussions avec Fincantieri, "il est normal que l'État regarde une autre hypothèse, puisque si l'hypothèse Fincantieri n'allait pas au bout (...), alors il faut en construire une deuxième. C'est ce qu'est en train de faire le gouvernement autour des armateurs, c'est de sa responsabilité, et je trouve ça plutôt sérieux", a-t-il confié à la presse.

Rome a dénoncé en février "l'attitude inacceptable" de Paris, qui pose ses conditions sur l'actionnariat de STX, et a jugé début mars "extravagant" que Fincantieri ne puisse acquérir plus de 50% de STX France.

Fincantieri, basé à Trieste, compte près de 19.000 employés et se présente comme le principal constructeur naval occidental. Il compte 20 sites sur 4 continents.

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