A Wall Street, le S&P 500 se transforme et fait la part belle aux valeurs de la tech

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Par Juliette MICHEL - New York (AFP)
Publié le 21 septembre 2018 - 08:00
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La Bourse de New York, le 14 septembre 2018
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© SPENCER PLATT / Getty/AFP/Archives
La Bourse de New York, le 14 septembre 2018
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Les investisseurs vont pouvoir investir plus massivement dans Google, Netflix, Twitter et plus généralement dans le secteur de la technologie après le grand remue-ménage que prépare Wall Street vendredi après la clôture.

Facebook n'existait pas encore et les téléphones portables à clapet étaient à la mode quand, en 1999, a été mis en place un système classant les sociétés cotées en Bourse en diverses catégories (Global Industry Classification System, GICS).

De quoi mieux repérer les tendances au sein de l'indice S&P 500, qui regroupe les 500 plus grandes entreprises de la Bourse new-yorkaise, ou des autres indices gérés par les sociétés S&P Dow Jones Indices et MSCI.

Et de quoi servir de repère aux investisseurs cherchant à parier sur un secteur particulier. Certains, comme ceux dédiés aux biens de consommation de base ou aux soins de santé, sont par exemple plus recherchés en période de turbulences.

Depuis 1999, le secteur des services de télécommunication a bien changé: les téléphones fixes ayant été délaissés, il ne compte plus que trois entreprises (AT&T, Verizon et CenturyLink).

Vendredi après la clôture des marchés financiers, il va être élargi et rebaptisé "secteur des services de communication" pour refléter les nouvelles façons d'échanger et englober les entreprises proposant du divertissement et des informations.

Y seront principalement intégrées des sociétés actuellement classées dans le secteur de la consommation discrétionnaire (Disney, CBS, Comcast, Netflix), ainsi que des entreprises du secteur des technologies de l'information (Alphabet, la maison mère de Google, Facebook, Twitter, Electronic Arts).

Sur les onze catégories que compte le classement, ces trois secteurs représentent environ 10.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, soit un peu plus de 40% du S&P 500.

- Changement de personnalité -

Cette évolution n'aura a priori pas de grand impact sur la Bourse de New York, toutes les entreprises restant au sein du S&P 500.

Elle oblige en revanche les gestionnaires de portefeuille et de fonds basés sur les indices (ETF) à effectuer des mouvements latéraux pour refléter la nouvelle classification.

Les changements ayant été annoncés en novembre 2017, les professionnels de l'investissement ont normalement eu le temps de se préparer.

"Nous avons effectivement dû recalibrer nos portefeuilles", remarque Maris Ogg, à la tête de la société Tower Bridge Advisors. "Mais cela ne va pas affecter notre stratégie" car cette reclassification "ne modifie pas le potentiel de valeur et de croissance des différentes actions", ajoute-t-elle.

Par contre ces modifications peuvent conduire à des changements de tactique.

"Comme certains gestionnaires de portefeuille doivent respecter des limites sur le montant consacré à chaque secteur, ceux qui veulent parier plus massivement sur la technologie vont pouvoir le faire" puisque les entreprises seront désormais dispersées en trois catégories, souligne Quincy Krosby, responsable de la stratégie de marché chez Prudential.

"Les investisseurs doivent rester conscients du changement de personnalité du nouveau secteur", remarque par ailleurs Sam Stovall, en charge des investissements pour la société CFRA.

Les sociétés de télécommunication ne grandissent pas à toute allure mais apportent généralement des dividendes généreux à leurs actionnaires. "Et même en période de crise, les gens continuent d'appeler", remarque le spécialiste. Aussi elles étaient généralement considérées comme des valeurs refuges.

Elles vont désormais être mêlées à des sociétés à la croissance beaucoup plus rapide mais aux dividendes peu élevés.

"Peu importe le nom qu'on leur donne, la capacité des entreprises relevant des nouvelles technologies à bousculer la société et l'investissement dit passif (car reproduisant l'évolution des indices, NDLR) n'est pas prête de s'amenuiser", remarque toutefois Nicholas Colas de DataTrek.

Les cinq stars du secteur, Apple, Microsoft, Amazon, Facebook et Alphabet, représentent 15,6% du S&P 500, rappelle-t-il. "Ce qui est plus que toutes les entreprises regroupées au sein des secteurs de la finance ou de la santé."

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