1er-Mai à Paris : l'exécutif annonce de la fermeté face aux risques de débordements

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Par Katell PRIGENT - Paris (AFP)
Publié le 30 avril 2019 - 21:31
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Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le préfet de police de Paris Didier Lallement, lors d'une conférence de presse, le 30 avril 2019 à Paris
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© ALAIN JOCARD / AFP
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le préfet de police de Paris Didier Lallement, lors d'une conférence de presse, le 30 avril 2019 à Paris
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Plus de 7.400 policiers et gendarmes mobilisés, des secteurs interdits: l'exécutif entend apporter mercredi une réponse "extrêmement ferme" face aux 1.000 à 2.000 "activistes radicaux" attendus à Paris en marge des manifestations syndicales du 1er mai.

-"Activistes radicaux"-

Sur les réseaux sociaux, des "gilets jaunes" et "black blocs" -groupes réunissant traditionnellement militants anticapitalistes, antifascistes, autonomes, vêtus de noir et masqués- entendent faire du 1er mai une "journée jaune et noir" et de Paris "la capitale de l'émeute".

"Les black blocs ça n'existe pas. Ce ne sont pas des individus en soi, c'est un mouvement, c'est une méthode, un réseau sans leader", a indiqué le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner lors d'un point presse. "Ensuite, il y a des activistes qui se constituent en black blocs. Là on a des activistes très différents, on a des gens qui viennent d'une culture d'ultragauche, on a des gens qui sont dans cette logique de black blocs et on a des gilets jaunes qui se sont radicalisés", a-t-il précisé.

"1.000 à 2.000 activistes radicaux, possiblement renforcés d'individus venant de l'étranger, pourraient tenter de semer le désordre et la violence. Ils devraient être rejoints par plusieurs milliers de ce qu'il convient désormais d'appeler des ultra jaunes, ces +gilets jaunes+ qui se sont peu à peu radicalisés", a-t-il estimé

Il a évoqué "quelques dizaines d'activistes radicaux qui pourraient venir de l'étranger", ajoutant qu'il y avait eu "coopération avec les pays voisins" et que "quelques arrêtés individuels" d'interdiction d'entrer sur le territoire français avaient été signés.

- Policiers, motos et drones -

Plus de 7.400 membres des forces de l'ordre seront déployés dans la capitale.

Au total 190 motos circuleront aux alentours des manifestations. C'est "un moyen de transport" qui doit permettre aux forces de l'ordre de se déplacer "rapidement", "en aucun cas, elles ne seront utilisées dans la gestion de la manifestation", a assuré le ministre de l'Intérieur.

Des drones seront également utilisés comme "moyens de voir ce qui se passe dans certaines rues", a précisé le préfet de Paris Didier Lallement.

Des "contrôles préalables" et des "interpellations" ont eu lieu dès mardi matin, a par ailleurs indiqué Christophe Castaner, sans en préciser le nombre. Il a évoqué le cas d'un homme arrêté à Paris avec "un sac qui contenait une matraque télescopique, un couteau à cran d'arrêt et des gants coqués".

Ces contrôles peuvent également avoir lieu en région, au départ des cars ou train à destination de la capitale.

"A Rennes, Montpellier, Toulouse ou à Nancy, des éléments radicaux susceptibles de se livrer à des actions violentes ne manqueront pas de tenter de s'infiltrer dans des cortèges syndicaux, nous suivrons ces manifestations avec la plus grande vigilance", a mis aussi en garde le ministre de l'Intérieur.

- Zones interdites et défilé surveillé -

A Paris, un arrêté d'interdiction de manifester a été pris concernant les Champs-Élysées "au sens large", c'est-à-dire incluant la Concorde, l'Arc de Triomphe et l'Assemblée nationale mais aussi le quartier du Sacré-Coeur dans le XVIIIe arrondissement.

Quelque 584 commerces seront fermés également sur le parcours de la manifestation syndicale de l'après-midi, prévu du boulevard Montparnasse à la place d'Italie. Parmi ces commerces, la brasserie La Rotonde craint d'être ciblée comme "symbole macroniste", le chef de l'Etat y ayant célébré sa qualification au second tour de la présidentielle. "On n'a pas peur des cortèges syndicaux mais des +gilets jaunes+ et des black blocs", résume Serge Tafanel propriétaire du célèbre restaurant depuis 27 ans.

"Une des difficultés c'est qu'on a un nombre plus important de personnes" avec le défilé syndical, "donc il est plus facile pour ces ultras de se noyer dans la masse, de sortir et de se remettre dans la masse", selon le ministre de l'intérieur.

Les syndicats "nous on fait part de leur détermination à faire en sorte que les manifestations se passent bien", a-t-il précisé. "Le refus de la violence par les syndicats est net, clair", selon lui.

"Il est clair que tout autre regroupement en dehors de cette manifestation déclarée serait un attroupement", selon le préfet de police qui prévient qu'il y aurait alors "dispersion" par les forces de l'ordre.

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