Attaque au couteau à Nice : ce que l'on sait

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Par AFP - Nice
Publié le 30 octobre 2020 - 15:35
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Une femme allume une bougie devant la basilique Notre-Dame à Nice lors d'un hommage aux victimes de l'attentat, le 30 octobre 2020
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© Valery HACHE / AFP
Une femme allume une bougie devant la basilique Notre-Dame à Nice lors d'un hommage aux victimes de l'attentat, le 30 octobre 2020
© Valery HACHE / AFP

Trois personnes ont été tuées jeudi dans une attaque au couteau à la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Nice par un jeune Tunisien fraîchement arrivé en Europe.

Que s'est-il passé?

A 08H29, l'auteur des faits "entre dans la basilique et y restera un peu moins d'une demi-heure, période durant laquelle il s'attaque à trois victimes", a relaté le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard.

A 08H54, une des victimes, une Brésilienne, qui succombera peu après à ses blessures, s'enfuit.

La police municipale, alertée par un témoin, intervient et se retrouve face au tueur.

"Cet homme s'était avancé vers eux de manière menaçante en criant +Allah Akbar+, les contraignant alors à faire usage d'abord d'un pistolet à impulsions électriques puis en faisant feu à plusieurs reprises avec leur arme de service", a rapporté M. Ricard.

Le suspect dont le pronostic vital "est toujours engagé" vendredi soir est "inaudible et pas conscient", selon une source proche du dossier.

Qui sont les victimes ?

La première victime, une Niçoise de 60 ans, trouvée près de l'entrée principale, présentait "un égorgement très profond de l'ordre d'une décapitation", selon le procureur.

L'assaillant a également égorgé mortellement le sacristain. Vincent Loquès, qui aurait eu 55 ans vendredi, était père de deux filles.

La troisième victime est une Brésilienne de 44 ans, Simone Barreto Silva, mère de trois enfants et résidant à Nice.

Qui est l'agresseur ?

L'auteur présumé de l'attaque est un Tunisien de 21 ans. Selon le procureur antiterroriste français et une source au ministère de l'Intérieur italien, il est arrivé clandestinement en Europe par l'île italienne de Lampedusa le 20 septembre. Il aurait débarqué sur le continent, à Bari, dans le sud de l'Italie, le 9 octobre, a expliqué M. Ricard. Il aurait à ce moment-là reçu un ordre de quitter le territoire italien dans les sept jours, selon la source italienne.

Il s'appelle Brahim Issaoui, selon sa famille que l'AFP a pu rencontrer en Tunisie et le procureur général de ce pays du Maghreb. La justice tunisienne qui a également ouvert une enquête a indiqué qu'il avait des antécédents judiciaires de droit commun de violence et de drogue.

Son frère, Yassine Issaoui, qui a assuré lui avoir parlé au téléphone mercredi soir, a indiqué que Brahim était parti de Tunisie un mois et demi plus tôt et était arrivé en France la veille de l'attentat. "Il a dit qu'il allait aller en France car pour le travail c'est mieux", a-t-il raconté.

Il n'a pas fait de demande de carte de séjour ni de carte de résident en France, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, sur RTL vendredi.

Il est par ailleurs "inconnu au fichier national des empreintes digitales" et "inconnu des services de renseignements", selon M. Ricard.

Issu d'une famille nombreuse et modeste de Sfax (centre de la Tunisie), le jeune homme, réparateur de motos selon sa mère, faisait la prière depuis deux ans et demi. "Il ne sortait pas et ne communiquait pas avec les autres", a-t-elle dit à l'AFP.

Où en est l'enquête ?

Le parquet antiterroriste français a ouvert une enquête pour "assassinats et tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".

Sur place, les enquêteurs ont trouvé l'arme du crime, un couteau avec une lame de 17 cm, selon M. Ricard.

Un sac d'effets personnels, un coran et deux téléphones, - en cours d'exploitation par les enquêteurs - ainsi que deux couteaux non utilisés ont également été découverts.

"Ses motivations profondes, le mûrissement éventuel de son projet nous sont encore inconnus", a indiqué à l'AFP une autre source proche de l'enquête vendredi.

Deux hommes ont été interpellés après cette attaque. Le premier, un homme de 47 ans, soupçonné d'avoir été en contact avec l'assaillant a été placé jeudi en garde à vue. Mais "il n'aurait pas de lien avec l'attaque", a ensuite indiqué vendredi une source proche de l'enquête.

Agé de 35 ans, le second a été interpellé vendredi entre 18H30 et 19H00 à Nice, selon une source judiciaire et une source proche de l'enquête. Il est soupçonné "d'avoir côtoyé l'auteur des faits la veille de l'attaque".

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