Ce que l'on sait de l'attaque au marché de Noël de Strasbourg

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Par Nathalie ALONSO et Grégory DANEL - Paris (AFP)
Publié le 12 décembre 2018 - 04:59
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Des forces de police près du lieu de la fusillade sur le marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre 2018
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© Abdesslam MIRDASS / AFP
Des forces de police près du lieu de la fusillade sur le marché de Noël de Strasbourg, le 11 décembre 2018
© Abdesslam MIRDASS / AFP

La traque policière est lancée pour retrouver le suspect de 29 ans fiché S et connu pour des faits de droit commun qui a tué trois personnes et en a blessé au moins onze autres: le point après l'attaque perpétrée dans le secteur du célèbre Marché de Noël de Strasbourg, depuis longtemps objet de l'attention des autorités.

- une heure de terreur -

A partir de 19H50, un homme seul ouvre le feu à plusieurs reprises dans le centre-ville de la métropole alsacienne, qui accueille le traditionnel marché de Noël

Un suspect est rapidement identifié: il s'agit d'un homme de 29 ans né à Strasbourg, bien connu de la police.

Il a "semé la terreur (...) sur trois points de la ville", selon les mots du ministère de l'Intérieur Christophe Castaner qui s'est exprimé dans la nuit depuis Strasbourg.

"Les militaires de la force Sentinelle ont fait usage de leur armes pour tenter d'intercepter l'assaillant. Entre 20H20 et 21H00 il s'est confronté par deux fois a nos forces de sécurité avec systématiquement des échanges de tirs", a-t-il développé.

Dans sa course meurtrière, l'homme tue trois personnes et en blesse onze autres, cinq grièvement et six légèrement, avant de disparaître en s'engouffrant dans un taxi, selon une source proche de l'enquête. Le chauffeur de taxi, indemne, dira aux policiers que le suspect est blessé.

L'état-major des armées a par ailleurs indiqué qu'un soldat Sentinelle avait été blessé légèrement à la main par le ricochet d’un tir de l’assaillant.

Très fréquenté, le site du marché de Noël est sous étroite surveillance dans le contexte de menace jihadiste élevée d'autant que le site avait fait l’objet d’un projet d’attentat en décembre 2000.

- Un lourd passé judiciaire -

C'est "un homme très défavorablement connu pour des faits de droit de commun pour lesquels il a fait l'objet de condamnations en France et en Allemagne et pour lesquels il a purgé ses peines", a indiqué le ministre.

Selon une source proche de l'enquête, le fuyard a été fiché "S" en 2016, l'abréviation pour "Sûreté de l'Etat", par les services antiterroristes.

Il avait été signalé par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) lors d'un passage en prison où il s'était fait remarquer pour des violences et son prosélytisme religieux, d'après la source.

Avant l'attaque de mardi, le fuyard était déjà recherché mais dans une affaire distincte, un vol à main armée, selon une source proche du dossier, tandis qu'une autre source a évoqué une enquête pour une tentative d'homicide.

Le matin-même, une opération des gendarmes a eu lieu à son domicile qui a été perquisitionné, mais les enquêteurs n'ont pas retrouvé la trace de cet homme, alors introuvable.

Se sachant recherché, le suspect a-t-il basculé dans un périple meurtrier et pourquoi? Si ses motivations précises restent à établir, le parquet antiterroriste a estimé les indices suffisants pour ouvrir une enquête pour "assassinats et tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste". Le procureur de la République de Paris Rémy Heitz, qui a succédé mi-novembre à François Molins, devait s'exprimer mercredi, a indiqué Christophe Castaner.

- une traque et d'importants moyens -

D'importants moyens sont déployés pour la traque du tireur en fuite. Sur le terrain, "350 personnes" sont mobilisés, dont une centaine de personnels de la police judiciaire appuyés par deux hélicoptères, les Brigades de recherches et d'intervention (BRI) de la PJ parisienne et le RAID mais aussi des soldats de Sentinelle, a détaillé le ministre.

Des moyens supplémentaires doivent être dépêchés sur Strasbourg qui fera l'objet d'un "quadrillage renforcé". Le ministre a annoncé par ailleurs un "contrôle renforcé aux frontières" dans le cadre de l'élévation du plan Vigipirate désormais porté au niveau "urgence attentat".

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