Corse : opération nettoyage sur la côte et en mer après une pollution aux hydrocarbures

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Par Pascal POCHARD-CASABIANCA - Sari-Solenzara (France) (AFP)
Publié le 14 juin 2021 - 15:50
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La pollution aux hydrocarbures qui a entraîné la fermeture de plusieurs plages de l'Est de la Corse semblait limitée lundi soir, trois jours après la découverte d'un probable dégazage au large d'un navire toujours recherché par les enquêteurs.

Depuis le repérage de cette pollution vendredi lors d'un exercice militaire aérien au large de la Corse, des moyens aériens, maritimes et terrestres ont été engagés pour tenter de nettoyer les résidus d'hydrocarbures, alors que débute la saison touristique sur l'Ile de Beauté. Lundi, des hélicoptères ont poursuivi la traque des nappes huileuses en mer.

"Des micro-boulettes, très éparses et de plus en plus fines ont été observées par moyens aériens", a indiqué lundi soir à l'AFP la capitaine de frégate Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée. Plusieurs tonnes d'hydrocarbures ont déjà été récupérées dans le week-end.

Lundi après-midi, des boulettes d'hydrocarbures ont été retrouvées sur la plage de Favone (Corse-du-Sud) nécessitant sa fermeture par arrêté préfectoral. "Des arrivages légers sur 300 à 400 mètres linéaire" ont été observés, a indiqué lundi soir la préfecture à l'AFP.

Quelques kilomètres plus au nord, sur la plage de Solaro, à la limite de Solenzara, station balnéaire de la côte orientale, des boulettes avaient également été signalées dès dimanche soir aux autorités. "Ca ressemble à des petites pierres noires, rien de bien important et imposant. Par contre il y en avait énormément sur la plage", a indiqué lundi à l'AFP Ange-Toussaint Gambini, chef de section de la Sécurité civile de Corte.

Les zones polluées étaient quadrillées et interdites d'accès par les gendarmes, notamment l'entrée d'un camping donnant sur la plage. Vers 12H00, tous les résidus avaient été retirés, a annoncé la préfecture de Haute-Corse sur Twitter.

Présent sur les lieux, le préfet François Ravier a annoncé à l'AFP une "surveillance de toutes les plages, au-delà de celle de Solaro sur un linéaire de 30 km", rappelant que l'accès aux plages et la baignade étaient interdits dans les communes du sud de la Haute-Corse.

- Enquête à Marseille -

En mer, la surveillance reste active, au moyen de deux hélicoptères de la sécurité civile et de la gendarmerie, d'un avion de la marine nationale et de cinq bateaux qui devaient être rejoints par un remorqueur d'Ajaccio dans la journée.

"Ce matin nous avons vu des tâches huileuses et des micro-boulettes qui demandent des investigations", avait indiqué à la mi-journée la préfecture maritime.

Une tortue, qui n'était pas polluée mais "fatiguée", a été récupérée dans la zone.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Marseille, compétent pour les affaires de pollution maritime sur le littoral méditerranéen français, qui a assuré lundi dans un communiqué que tout était "mis en œuvre pour identifier le commandant et la compagnie responsables de cette pollution".

Selon le parquet, "le criblage a permis d’identifier un certain nombre de navires suspects et les vérifications sont en cours".

Samedi sur Twitter, Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, a demandé de "sanctionner lourdement les auteurs et responsables" de cette pollution.

Dans le passé, plusieurs commandants de bateau ayant procédé à des dégazages sauvages en Méditerranée ont été condamnés. En 2016, la justice avait condamné à une amende de 500.000 euros la Compagnie Tunisienne de Navigation pour un dégazage en Méditerranée, commis en 2009, par l’un de ses ferries. En 2008, le capitaine italien d'un vraquier, qui avait procédé à un dégazage sauvage au sud de Toulon dans les eaux territoriales françaises en 2003, avait même été condamné à six mois de prison avec sursis.

Fin 2018, des plages du Var avaient été lourdement polluées par des hydrocarbures après la collision de deux navires au large de la Corse.

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