Macron veut lutter davantage contre l'antisémitisme et souhaite un procès pour Sarah Halimi

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Par AFP - Jérusalem
Publié le 23 janvier 2020 - 11:49
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Le président français Emmanuel Macron et l'ancien chasseur de nazis Serge Klarsfeld se recueillent devant le mémorial de la déportation des Juifs de France, le 23 janvier 2020 à Bet Shemesh, en Israël
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© Ludovic Marin / AFP
Le président français Emmanuel Macron et l'ancien chasseur de nazis Serge Klarsfeld se recueillent devant le mémorial de la déportation des Juifs de France, le 23 janvier 2020 à Be
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Le président français Emmanuel Macron s'est engagé jeudi devant la communauté française en Israël à intensifier sa lutte contre "l'antisémitisme qui remonte" et a par ailleurs souhaité un procès pour le meurtre de Sarah Halimi, dont le suspect a été déclaré pénalement irresponsable.

"L'antisémitisme n'est pas le problème des Juifs, c'est un combat pour la République", a-t-il lancé avant de se rendre à Yad Vashem pour la commémoration de la libération d'Auschwitz.

Evoquant un sujet qui provoque "émoi et colère" dans la communauté juive, il est revenu sur la décision de la cour d'appel qui a déclaré en décembre pénalement irresponsable le suspect du meurtre de Sarah Halimi, sexagénaire juive tuée en avril 2017.

"Le besoin de procès est là", a-t-il réclamé. "Un pourvoi en cassation a été formulé et constitue une voie possible" car "il faut que tout ce qu'un procès comporte de réparation puisse se tenir", a souligné le président.

"La justice française a reconnu le caractère antisémite de ce crime", ce que "personne ne peut remettre en cause", a-t-il rappelé. "Même si à la fin le juge décidait que la responsabilité pénale n'est pas là, le besoin de procès est là", a-t-il conclu, très applaudi par quelque 600 Français établis en Israël.

Il s'est aussi engagé à renforcer la surveillance des lieux de culte juifs, à veiller à la dissolution d'associations antisémites et rappelé avoir décidé de créer une structure dédiée à la lutte contre les crimes de haine.

Il a enfin critiqué à mots couverts les manifestants qui avaient affublé des enfants d'une étoile jaune lors d'une "marche contre l'islamophobie" en novembre.

"L'utilisation d'une étoile jaune n'a pas sa place, le combat contre l'antisémitisme est inséparable du combat contre le racisme", a-t-il dit.

- "Mur des noms" -

Dans la matinée, il avait assisté à un hommage aux 80.000 déportés juifs de France organisé dans le mémorial érigé en leur mémoire à 30 km de Jérusalem.

Emmanuel Macron a ensuite discuté avec cinq élèves du lycée Auguste Blanqui de Saint-Ouen, en banlieue parisienne, qui avec leur professeure d'histoire Laure Coret, ont étudié le parcours d'enfants cachés pendant la guerre ou de déportés.

Le chef de l'Etat a d'ailleurs raconté avoir rencontré dans sa jeunesse un rescapé. "Ca marque énormément", a-t-il glissé.

C'était la première fois qu'un président français se rendait au Mémorial de Roglit, un "mur des noms" de 35 mètres où sont inscrits les patronymes, origines, dates et lieux de déportation de 73.853 juifs déportés depuis la France.

Pour marquer l'engagement du gouvernement, au même moment son ministre de l'Intérieur Christophe Castaner est allé se recueillir dans un cimetière de Jérusalem où sont enterrées des victimes d'attaques antisémites en France, dont Sarah Halimi.

Il s'est aussi recueilli sur les tombes des quatre victimes de l'école juive de Toulouse, tuées en 2012, de Ilan Halimi, tué en 2006, ainsi que des victimes de l'attentat de l'Hyper Cacher en 2015.

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