Crise au Liban : l'UE ne veut "aucune interférence extérieure"

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Par AFP
Publié le 13 novembre 2017 - 19:44
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La cheffe de la diplomatie européenne Frederica Mogherini (d) et le secrétaire général de l'OTAN lor
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La cheffe de la diplomatie européenne Frederica Mogherini (d) et le secrétaire général de l'OTAN lors d'un conseil européen, le 13 novembre 2017 à Bruxelles
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L'UE ne veut "aucune interférence extérieure" au Liban, a affirmé lundi sa cheffe de la diplomatie Federica Mogherini, sans toutefois désigner l'Iran ou l'Arabie saoudite d'où le Premier ministre libanais Saad Hariri a annoncé sa démission, provoquant une grave crise politique.

"Nous ne voulons d'aucune interférence extérieure" au Liban et "nous jugeons qu'il est essentiel d'éviter d'importer au Liban des conflits régionaux, des dynamiques régionales, des tensions régionales qui doivent rester en dehors du pays", a martelé Mme Mogherini à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des 28 pays de l'UE à Bruxelles.

La Haute représentante de l'UE pour les affaires extérieures a précisé qu'elle recevrait mardi matin à Bruxelles le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil.

"Le Liban risque de retomber dans de graves confrontations politiques et peut-être militaires. Afin de prévenir ceci, nous avons en particulier besoin du retour (au Liban) du Premier ministre actuel, d'une réconciliation dans le pays et d'empêcher une influence de l'extérieur", avait insisté lundi matin le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel.

Le Liban "ne doit pas devenir un jouet de (...) la Syrie, de l'Arabie saoudite ou d'autres", avait-il estimé.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a de son côté appelé à la "non-ingérence" au Liban, sans toutefois nommer l'Iran et l'Arabie saoudite, d'où M. Hariri a annoncé sa démission surprise le 4 novembre.

- 'Non-ingérence' -

"Pour qu'il y ait une solution politique au Liban, il faut que chacun des responsables politiques ait évidemment sa totale liberté de mouvement et que la non-ingérence soit un principe de base", a déclaré M. Le Drian en arrivant à la réunion des chefs de la diplomatie des 28.

"Pour l'instant", M. Hariri "déclare être libre de ses mouvements, nous n'avons pas de raison de ne pas le croire", a-t-il ajouté.

Mais "nous sommes préoccupés de la situation au Liban (...) nous sommes soucieux de sa stabilité, (...) de son intégrité, nous sommes soucieux de la non-ingérence et soucieux de la constitution libanaise", a-t-il martelé.

La porte-parole du Quai d'Orsay, Agnès Romatet-Espagne, a ensuite précisé que cet appel visait l'ensemble des acteurs régionaux impliqués dans la crise libanaise. "Nous souhaitons que tous ceux qui exercent une influence au Liban permettent aux acteurs politiques de ce pays d'exercer pleinement leurs responsabilités", a-t-elle souligné.

Saad Hariri a assuré dimanche qu'il allait rentrer "très bientôt" dans son pays, assurant être "libre" en Arabie saoudite. Lors d'un entretien avec la chaîne de télévision libanaise Future, M. Hariri a une nouvelle fois appelé l'Iran à ne pas s'ingérer dans les affaires du Liban et des pays arabes.

- Retour d'Hariri -

Dimanche, le président libanais Michel Aoun a estimé que "la liberté de M. Hariri a été restreinte" en Arabie saoudite.

Lorsqu'il avait annoncé depuis Ryad sa démission, dans un discours diffusé par la chaîne à capitaux saoudiens Al-Arabiya, le chef du gouvernement libanais avait dénoncé la "mainmise" de l'Iran et du Hezbollah, le puissant mouvement chiite membre de son gouvernement et proche de Téhéran, sur les affaires intérieures du Liban.

Son geste a très rapidement été perçu comme un nouveau bras de fer entre l'Arabie saoudite sunnite, important soutien de M. Hariri, et l'Iran chiite, grand allié du Hezbollah libanais.

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a accusé vendredi l'Arabie saoudite de "détenir" M. Hariri, qui a la double nationalité saoudienne et libanaise, et assuré que sa démission lui avait été dictée par Ryad.

"En tant qu'amis du Liban, nous tenons plus que tout à la stabilité de ce pays", a souligné Mme Mogherini. "Nous appelons les forces politiques (du pays) à se concentrer sur le Liban et sur ce qu'ils peuvent apporter aux citoyens (et exhortons) le Premier ministre Hariri à retourner dans le pays", a-t-elle insisté.

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