Bygmalion : sursis et inéligibilité requises contre Plagnol

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Par AFP
Publié le 26 septembre 2017 - 01:48
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L'ex-maire de Saint-Maur-des-Fossés Henri Plagnol lors d'un scrutin à Saint-Maur-des-Fossés, le 9 dé
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© MIGUEL MEDINA / AFP/Archives
L'ex-maire de Saint-Maur-des-Fossés Henri Plagnol lors d'un scrutin à Saint-Maur-des-Fossés, le 9 décembre 2012
© MIGUEL MEDINA / AFP/Archives

Le parquet de Créteil (Val-de-Marne) a requis lundi un an d'emprisonnement avec sursis et trois ans d'inéligibilité à l'encontre d'Henri Plagnol, l'ex-maire de Saint-Maur-des-Fossés, soupçonné d'avoir cautionné un système de fausses factures émanant d'une filiale de Bygmalion.

L'ancien édile divers droite (2008-2014), ex-secrétaire d'État, était poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics et d'usage de faux. Des délits reprochés à trois de ses collaboratrices, contre lesquelles le parquet a réclamé de cinq mois à un an d'emprisonnement avec sursis.

En cause, un marché de communication passé entre la ville de Saint-Maur et l'agence Idéepôle, filiale de Bygmalion, qui a engendré l'édition d'une soixantaine de factures entre 2009 et 2013.

Parmi elles, six étaient litigieuses, pour presque 280.000 euros de dépenses douteuses. Les documents, que certains fonctionnaires refusaient de signer, concernaient des guides municipaux, facturés avec des surplus pour "frais d'urgence" ou de "conseil post-création" difficilement justifiables.

Le procès a reposé les questions de la polémique lancée en 2013 par l'actuel maire Les Républicains de Saint-Maur, Sylvain Berrios, alors conseiller municipal. Cet argent a-t-il servi à financer la campagne législative d'Henri Plagnol en 2012?

"Il n'y a pas eu d'enrichissement personnel", a jugé le parquet dans ses réquisitions. Mais "les actes commis ont conduit la mairie de Saint-Maur à payer des choses indues à la société Idéepôle", et le maire a "ignoré les alertes" de certains employés municipaux, a estimé la vice-procureure.

"Je n'ai jamais été associé de près ou de loin à la facturation d'Idéepôle", s'est défendu M. Plagnol.

Il a crié au complot politique, fomenté selon lui par son adjoint frondeur de l'époque, M. Berrios. Ce dernier, copéiste au sein de l'ex-UMP, vient à l'époque de lui ravir son siège de député, et il prendra un an plus tard la mairie au terme d'une élection fratricide.

La polémique municipale éclate au moment où le rôle de Bygmalion pose question, dans l'affaire des comptes de campagnes de Nicolas Sarkozy, a rappelé le prévenu.

"Vous pensez vraiment que je vais remettre ma communication personnelle à cette société où gravitent des proches de Jean-François Copé ?", a lancé M. Plagnol, en rappelant ses convictions "centristes" et son "désaccord profond et public avec la ligne Sarkozy-Copé" à l'UMP à l'époque.

Les sommes en jeu représentent "moins d'une demi-journée de la dépense publique de Saint-Maur" selon lui, et son rôle de maire "n'était pas d'éplucher les factures". Le marché public concernant la communication de la ville avait été passé avant qu'Idéepôle ne soit racheté par Bygmalion.

Il a par ailleurs rappelé avoir passé son mandat de maire à "assainir les finances" d'une ville "gorgée d'emprunts toxiques", avec un endettement par habitant parmi les plus élevés de France.

Le parquet a également requis 15 mois d'emprisonnement, dont neuf avec sursis, contre Bastien Millot, le fondateur de Bygmalion, poursuivi pour recel de détournement de fonds. Et réclamé dix mois avec sursis contre un employé d'Idéepôle.

Le tribunal rendra sa décision le 20 novembre.

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