L'ex-chef du gouvernement écossais Alex Salmond poursuivi pour tentatives de viol

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Par AFP - Édimbourg
Publié le 24 janvier 2019 - 13:14
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L'ex-chef du gouvernement écossais Alex Salmond, le 8 janvier 2019 à Edimbourg
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© Andy Buchanan / AFP/Archives
L'ex-chef du gouvernement écossais Alex Salmond, le 8 janvier 2019 à Edimbourg
© Andy Buchanan / AFP/Archives

L'ex-chef du gouvernement écossais Alex Salmond, ancien ténor de la cause indépendantiste, a été inculpé pour deux tentatives de viol et neuf agressions sexuelles, a annoncé jeudi le parquet écossais.

Il a clamé son innocence et promis de se battre "jusqu'au bout devant les tribunaux".

Alex Salmond, 64 ans, avait été interpellé mercredi (BIEN mercredi) par la police écossaise, et inculpé. Outre les inculpations pour tentatives de viol et agressions sexuelles, il est également poursuivi pour attentat à la pudeur et trouble à l'ordre public, a précisé le parquet dans un communiqué.

Certains des faits reprochés à l'ancien leader nationaliste, qui a conduit l’Écosse au seuil de l'indépendance en 2014, auraient eu lieu en 2013, durant son mandat de chef de gouvernement (2007-2014).

Selon les médias écossais, deux femmes de son équipe ont dénoncé des faits d'agressions sexuelles, qui auraient notamment eu lieu dans la résidence officielle des Premiers ministres écossais.

"Je suis innocent de tout crime, quel qu'il soit", a déclaré à la presse M. Salmond à l'issue d'une comparution devant un tribunal d’Édimbourg, jeudi après-midi.

"Je vais me défendre jusqu'au bout devant les tribunaux", a ajouté M. Salmond, qui a dirigé jusqu'en 2014 le parti indépendantiste écossais (SNP), au pouvoir dans la province britannique.

Alex Salmond avait annoncé au mois d'août quitter le SNP afin de ne pas porter préjudice à sa formation en raison des accusations portées contre lui.

Nicola Sturgeon, qui lui a succédé à la tête du gouvernement écossais et du SNP, avait alors exprimé son "énorme tristesse" de voir partir son "ami et mentor pendant trois décennies", mais souligné que les plaintes à son encontre devaient être examinées et ne pouvaient pas être "mises sous le tapis".

- Parti divisé -

"La cause de l'indépendance, pour laquelle lui comme moi avons dédié nos vies entières, dépasse le cas d'un seul individu. Et le travail que nous devons faire pour atteindre l'indépendance est plus important aujourd'hui que jamais", avait souligné Mme Sturgeon.

M. Salmond avait expliqué quitter le SNP, dont il était membre depuis 45 ans - dont 20 ans en tant que chef -, pour empêcher les dissensions en son sein et éviter qu'il ne soit visé par les attaques des autres formations politiques.

Mais son départ n'a pas empêché un schisme au sein du SNP entre ceux qui le soutiennent et ceux qui défendent Mme Sturgeon.

Après une enquête interne, c'est le gouvernement écossais qui a rapporté les accusations de harcèlement sexuel à la police.

M. Salmond, qui contestait cette procédure en justice, avait obtenu gain de cause début janvier, la décision gouvernementale ayant été déclarée "injuste sur le plan de la procédure" et "entachée de parti pris apparent".

M. Salmond s'était félicité de cette "victoire franche et massive", remerciant ses avocats, ses proches et "les plus de 4.000 personnes qui ont contribué à la levée de fonds pour (financer) cette procédure judiciaire".

Cette campagne de levée de fonds pour l'aider à payer ses frais de justice avait provoqué des réactions indignées.

Le porte-parole des conservateurs écossais avait moqué "le plus célèbre des anciens Premiers ministres écossais" qui "demande de l'argent aux soutiens du SNP pour attaquer en justice le gouvernement qu'il a dirigé".

Ancien fonctionnaire et économiste de la Bank of Scotland, M. Salmond avait vu son destin basculer quand il avait pris les rênes du Scottish National Party (SNP) en 1990, formation très hétérogène qu'il a contribué à recentrer.

Après avoir claqué la porte du parti nationaliste en 2000, il était revenu à sa tête quatre ans plus tard et avait été élu "First Minister" (Premier ministre) d’Écosse en 2007.

En 2011, sous sa houlette, le SNP avait raflé la majorité absolue au parlement écossais d'Holyrood, lui laissant espérer que l'indépendance de l’Écosse était à portée de main.

Le "non" l'avait finalement emporté lors du référendum sur l'indépendance de septembre 2014, provoquant quelques semaines plus tard la démission d'Alex Salmond de son poste de Premier ministre.

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