Trump repart en campagne contre l'immigration illégale

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Par Sébastien DUVAL - Washington (AFP)
Publié le 28 mars 2019 - 17:08
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Donald Trump, le 27 mars 2019 à la Maison Blanche
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© SAUL LOEB / AFP
Donald Trump, le 27 mars 2019 à la Maison Blanche
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Donald Trump, qui remontera en soirée sur les estrades de campagne, a menacé jeudi de fermer la frontière avec le Mexique, au lendemain de déclarations du chef de la police aux frontières faisant état d'un nombre record d'interpellations de migrants illégaux sur le territoire américain.

"Le Mexique ne fait RIEN pour aider à arrêter le flux d'immigrants illégaux vers notre pays. Ils parlent beaucoup, mais n'agissent pas", a dénoncé le président américain au milieu d'une série de tweets matinaux sur différents sujets d'actualité.

"De même, le Honduras, le Guatemala et le Salvador ont pris notre argent pendant des années et ne font rien. Les démocrates s'en moquent, les lois sont tellement MAUVAISES", a-t-il poursuivi dans le même message, avant de conclure, menaçant: "Je pourrais fermer la frontière sud!"

Le chef du service américain des douanes et de protection des frontières (CPB), Kevin McAleenan, avait évoqué la veille, lors d'une conférence de presse à El Paso, au Texas, "une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent tout le long de (la) frontière sud".

"Et cette crise ne se manifeste nulle part de façon aussi aigüe qu'ici dans la région d'El Paso (frontalière avec le Mexique)", a-t-il ajouté. "Nous détenons ici près de 3.500 migrants, dans des installations conçues pour beaucoup moins de monde. Nous avons arrêté plus de 1.000 personnes lundi. En grande majorité des familles originaires d'Amérique centrale".

La police aux frontière pense dépasser en mars la barre des 100.000 interpellations de migrants illégaux, ce qui constituerait selon elle "le plus haut total mensuel depuis une décennie".

En février déjà le CPB avait indiqué avoir stoppé au total 76.103 personnes après leur arrivée sur le territoire américain depuis le Mexique, un record mensuel depuis octobre 2013.

- Mur, urgence, veto -

Délesté de l'enquête russe qui a empoisonné toute la première partie de son mandat, Donald Trump est remonté sur l'un de ses principaux chevaux de bataille, la lutte contre l'immigration illégale, avant de s'adresser à ses partisans, en soirée, lors d'un meeting de campagne "Make America Great Again" à Grand Rapids, dans le Michigan.

Le milliardaire républicain avait déjà menacé en décembre, au début du plus long "shutdown" (paralysie partielle de l'administration fédérale) de l'histoire des Etats-Unis, de fermer la frontière si les démocrates du Congrès n'acceptaient pas de financer la construction du mur qu'il réclame à cor et à cri.

"Nous allons être contraints de fermer la frontière sud complètement si les démocrates obstructionnistes ne nous donnent pas l'argent pour terminer le mur", avait alors tweeté M. Trump, en leur demandant également de "changer les lois ridicules sur l'immigration dont notre pays est affublé".

"Nous construisons un mur ou fermons la frontière sud", avait-il insisté après avoir déjà proféré une menace similaire en novembre.

Le président américain a depuis décrété une "urgence nationale", le 15 février, afin de contourner le Congrès et de débloquer les fonds nécessaires à la construction du mur, grande promesse de sa campagne de 2016.

L'initiative a provoqué une levée de boucliers dans l'opposition démocrate, mais aussi chez certains républicains, qui y voient une atteinte grave aux prérogatives du Congrès, normalement responsable des "cordons de la bourse" des fonds publics.

Donald Trump a été contraint le 15 mars de faire usage de son premier veto pour bloquer une résolution du Congrès, adoptée avec l'appui de douze sénateurs de son propre camp républicain, visant à stopper cette procédure d'urgence.

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