Loi Travail : nouvelle mobilisation pour peser sur le débat parlementaire

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 03 mai 2016 - 21:43
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Loi Travail manifestation Toulouse 1.05.2016
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©Remy Gabalda / AFP
Des milliers de personnes ont manifesté partout en France ce mardi pour protester contre la loi Travail.
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Alors que le projet de loi Travail est arrivé ce mardi à l'Assemblée, syndicats, salariés, jeunes, militants de "Nuit debout" et même cadres ont manifesté un peu partout en France pour réclamer son retrait ou des modifications.

Salariés, syndicats, jeunes, militants de "Nuit debout" se sont à nouveau mobilisés ce mardi 3 à Paris et en régions pour dire non au projet de loi Travail et peser sur le débat parlementaire qui s'est ouvert, lors de défilés et rassemblements, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans l'après-midi à Nantes, plusieurs centaines de manifestants, principalement des jeunes et sans présence syndicale, manifestaient dans une ambiance très tendue mais sans heurts, en scandant des slogans contre le PS, la police, et en lançant des cailloux contre les journalistes. A Paris, la journée a commencé près de l'Assemblée nationale vers 9 heures. Porteurs d'une banderole proclamant, "Loi Travail, on n'en veut pas, #on vaut mieux que ça", une soixantaine de manifestants du mouvement "Nuit debout" ont envahi la chaussée, bloquant pendant quelques minutes la circulation pour interpeller les députés. A la mi-journée, des manifestants (3.000 selon la CGT, 1.500 selon la police) se sont rassemblés pendant un peu plus de deux heures sur l'esplanade des Invalides, près de l'Assemblée, à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires et des organisations lycéennes et étudiantes.

"Aux parlementaires de prendre leurs responsabilités", a lancé Jean-Claude Mailly, numéro un de FO, arborant un badge frappé du seul mot "retrait" lors de ce rassemblement, tandis que Philippe Martinez (CGT) promettait d'aller "jusqu'au bout". L'idée d'une "grève générale et reconductible" était reprise par certains militants, comme Éric Beynel de Solidaires. Les militants syndicaux ont été rejoints par un cortège parti de Montparnasse, composé de nombreux étudiants dont les slogans, sur le parcours jusqu'aux Invalides, ciblaient gouvernement et patronat: "El Khomri au RMI ; Pierre Gattaz au RSA ; Bernard Arnault à l'échafaud ; Bolloré au bûcher ; Lagardère au cimetière". En ligne de mire aussi, les forces de police : "Cinq policiers pour un manifestant, c'est la politique du gouvernement" ou "état d'urgence, État policier, on nous empêchera pas de manifester", scandaient-ils. Après les prises de parole des leaders syndicaux, une partie des manifestants est allée se masser devant la rue de l'Université, face aux forces de l'ordre qui bloquaient le trajet au Palais Bourbon, en criant "à bas l'État, les flics et les patrons". Selon la préfecture de police, cinq personnes ont été contrôlées, dont une était encore au commissariat en milieu d'après-midi, mais pas en garde à vue. Le gros de la manifestation s'était dispersée vers 15 heures.

Dans la matinée, la CFE-CGC, syndicats des cadres, a également exprimé ses revendications sur l'esplanade des Invalides: non pas le retrait du projet mais des modifications. Manifester, "ce n'est pas dans notre ADN", a reconnu sa présidente Carole Couvert, qui conteste plusieurs points dont les dispositions sur le licenciement économique et la primauté des accords d'entreprise. Ils étaient entre 1.000 et 1.200 selon elle. Dès 07h30 à Toulouse, une vingtaine de membres de "Nuit debout" ont tenté une opération "métro libre" dans deux stations pour laisser les passagers entrer gratuitement, et distribué des tracts, avant d'être évacués par la police.

Et à la mi-journée, des manifestants CGT et Solidaires ont investi la permanence toulousaine de la député socialiste Catherine Lemorton, présidente de la commission des Affaires sociales à l'Assemblée, afin qu'elle ne vote pas la loi. Cette dernière a annoncé qu'une plainte contre X avait été déposée après que deux de ses collaborateurs eurent été "sortis et enfermés à l'extérieur", ses "réseaux sociaux piratés" et des papiers pris. A Grenoble, Rennes, Strasbourg, Lille, plusieurs centaines de personnes ont scandé les mêmes slogans hostiles au texte du gouvernement. A Rennes, les forces de l'ordre ont encerclé pendant près de six heures une salle municipale occupée par une centaine d'étudiants et intermittents depuis dimanche, avant que dans un "geste d'apaisement" la mairie ne décide finalement de la mettre à leur disposition.

 

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