Primaire à gauche : Valls veut y croire, Hamon s'y voit déjà

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 janvier 2017 - 10:41
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Des affiches de campagne de Benoît Hamon et Manuel Valls
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©Jacques Demarthon/AFP
Manuel Valls continuent d'aranguer les foules, alors que le score de Benoît Hamon au premier tour et le soutien d'Arnaud Montebourg semblent lui garantir la victoire dimanche.
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Les deux finalistes de la primaire élargie du PS ont enchaînés jeudi les meetings et interviews à l'approche du vote du second tour, dimanche. Manuel Valls a de nouveau critiqué le programme qu'il juge irréalisable d'un Benoît Hamon qui, largement favoris, peut se permettre de déjà évoqué la prochaine étape.

A trois jours du second tour de la primaire organisée par le PS, Manuel Valls reste à l'offensive pour tenter de combler son retard sur Benoît Hamon qui, en position de force, a déjà adopté la posture du rassembleur en vue de la présidentielle.

Au lendemain d'un duel télévisé de bonne tenue et suivi par 5,5 millions de téléspectateurs mercredi 25 au soir, les deux candidats ont de nouveau occupé le terrain jeudi 26, se partageant entre médias et réunions publiques.

En soirée M. Valls a tenu un meeting devant environ 500 personnes à Alfortville (Val-de-Marne), quand M. Hamon, d'abord en déplacement à La Courneuve à partir de midi, a fait une démonstration de force devant environ 3.000 personnes à Montreuil (Seine-Saint-Denis). La journée a donné l'occasion à chacun d'exposer les divergences fondamentales entre deux visions de la gauche, cette fois dans un climat relativement plus serein qu'en début de semaine.

L'ancien Premier ministre (31,48 % des voix au premier tour) a maintenu ses critiques à l'égard du revenu universel cher à Benoît Hamon (36,03%), lequel peut se targuer du soutien d'Arnaud Montebourg (17,52%).

"Ce que propose Benoît Hamon, c'est un quinquennat à 500 milliards. Personne ne trouve cela crédible. Personne ne pense un seul instant qu'on peut se faire élire sur un tel programme", a dit M. Valls. Il a répété une formule déjà testée mercredi soir face à M. Hamon: "je ne veux pas être le candidat de la feuille d'impôt, je veux être le candidat de la feuille de paie".

Plus tôt sur l'antenne d'Europe 1, M. Valls avait déjà appelé à faire le choix d'un "chemin possible" pour éviter la "déception et l’illusion". Il a enfoncé le clou à Alfortville en vantant sa "gauche de vérité". "Je ne veux pas que lundi il y ait la gueule de bois", a-t-il déclaré, en plaidant pour que le scrutin de dimanche soit "une sorte de référendum pour la conception de la laïcité qui doit être la nôtre."

Ces attaques de fond n'avaient cependant pas la virulence des flèches lancées lundi et mardi par M. Valls et son entourage contre M. Hamon. Signe, peut-être, qu'au-delà des ambitions opposées, les deux candidats se projettent déjà vers une élection présidentielle délicate pour le camp socialiste, pour l'instant distancé, quel que soit le vainqueur de la primaire, par Marine Le Pen, François Fillon, mais aussi Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.

Certes, Benoît Hamon n'a pas manqué de piquer son rival devant un public chauffé à blanc, moquant ceux qui voient en M. Valls la meilleure chance pour son camp, "comme si la ligne (politique) qui nous a fait perdre toutes les élections intermédiaires depuis 2012 pouvait nous faire gagner".

Mais dans la matinée, sur BFMTV, il avait aussi tenté de minimiser leurs divergences. "L'exercice de la primaire ne facilite pas les convergences puisqu'on insiste sur ce qui clive", a-t-il tempéré, soulignant que les deux candidats s'étaient toutefois retrouvés sur certains points du débat comme "la transition écologique".

Quatrième homme du premier tour (6,81%) après avoir adopté un positionnement au centre du PS, Vincent Peillon a pour sa part estimé que "les voies du rapprochement se sont esquissées hier (mercredi, NDLR). "J'ai vu la possibilité du rassemblement, des hommes de qualité, et donc une espérance qui pourrait revenir", s'est-il réjoui.

Prenant de la hauteur, M. Hamon a promis que s'il remportait la primaire dimanche, il commencerait dès lundi "à s'adresser aux autres dirigeants de la gauche", l'écologiste Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon ou le communiste Pierre Laurent. Emmanuel Macron devra en revanche, selon M. Hamon, "clarifier ce point" de son éventuelle appartenance à la gauche.

"Dimanche le choix est assez simple" entre "un candidat qui peut rassembler et un candidat qui clive", a résumé M. Hamon à Montreuil. M. Mélenchon n'a cependant pas saisi la main tendue, en raillant lors d'une réunion à Périgueux les supposés revirements de M. Hamon concernant l'application de son revenu universel.

"Quelque chose qui commence avec le revenu universel et qui finit avec un RSA amélioré, c'est pas sérieux", a ironisé le leader de la France insoumise.

 

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