Brésil : Dilma Rousseff poussée vers la sortie par le Sénat
Pas de trêve pendant les Jeux olympiques. Le sénat brésilien doit voter ce mardi 9 un texte qui officialiserait le départ de Dilma Rousseff de la présidence du Brésil. Cette dernière pourrait être donc officiellement destituée à la fin août.
En séance plénière, dont la session devrait durer une vingtaine d'heures, il ne faudra aux sénateurs qu'une majorité simple sur 81 élus pour acter la mort politique de Dilma Rousseff. Elle qui est déjà suspendue de ses fonctions depuis le 12 mai, remplacée alors par son ancien vice-président devenu son rival, Michel Temer, 75 ans, qui assure depuis l'intérim à la tête de l'Etat.
Pour de nombreux observateurs de la politique brésilienne, l'issue du vote ne fait guère de doute et il y a fort à parier qu'il ne soit pas favorable pour l'ancienne dauphine du président Lula.
Dilma Rousseff est accusée d'avoir maquillé les comptes publics en 2014, année de sa réélection, afin de cacher l'ampleur de la crise économique que traverse le Brésil. Des faits que nie la présidente qui n'hésite pas à qualifier cette mesure de "coup d'Etat institutionnel" et ses opposants de "putschistes". Les députés avaient voté sa destitution en avril dernier après des débats plus qu'houleux alors que de grandes manifestations de soutien à Dilma Roussef et de colère contre la présidente se déroulaient dans les grandes villes du pays.
Elle se dit victime d'un "coup d'Etat" institutionnel ourdi par Michel Temer, acutel président par intérim, qui a précipité sa chute en claquant la porte du PMDB, la coalition gouvernementale dominée par le Parti des travailleurs (PT, gauche), au pouvoir sous les présidences de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) puis de Dilma Rousseff.
Ce serait le deuxième chef de l'Etat brésilien à être écarté du pouvoir, après Fernando Collor, en 1992. Ce dernier démissionna trois mois après l'ouverture d'une procédure de destitution pour corruption, alors que le Sénat s'apprêtait à le déclarer coupable.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.