Brésil : la présidente Dilma Roussef officiellement écartée du pouvoir
Fin de partie pour Dilma Roussef. La présidente brésilienne a été écartée du pouvoir ce jeudi 12, suspendue de ses fonctions par le Sénat, et elle devait être remplacée dans la journée par son vice-président Michel Temer qu'elle accuse de "coup d'Etat" institutionnel.
La Chambre haute du parlement brésilien s'est exprimée pour sa suspension à une large majorité de 55 voix sur 81 à l'issue d'une séance historique entamée mercredi11 au matin et qui a duré une vingtaine d'heures. Alors qu'une majorité simple était requise pour ouvrir le procès en destitution de la présidente, plus des deux tiers des sénateurs se sont prononcés dans ce sens. Or, deux tiers des voix justement (soit 54) sont nécessaires pour destituer Dilma Rousseff à l'issue de son procès pour "crime de responsabilité".
En effet, l'opposition de droite accuse la présidente d'avoir dissimulé l'ampleur des déficits publics pour se faire réélire en 2014 ainsi qu'en 2015, via un maquillage des comptes publics. Elle lui reproche aussi d'avoir décrété des dizaines de milliards de dépenses sans l'aval du Parlement.
Ancienne guérillera torturée sous la dictature (1964-1985), Mme Rousseff allègue que tous ses prédécesseurs ont eu recours à cette pratique sans avoir jamais été inquiétés. Elle se dit victime d'un "coup d'Etat" institutionnel ourdi par Michel Temer, qui a précipité sa chute en claquant la porte du PMDB, la coalition gouvernementale dominée par le Parti des travailleurs (PT, gauche), au pouvoir sous les présidences de Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) puis de Dilma Rousseff.
Mme Rousseff, 68 ans, est donc automatiquement écartée de la présidence pendant un délai maximum de 180 jours, dans l'attente du jugement final des sénateurs, celui-ci pourrait intervenir en septembre après les jeux Olympiques de Rio de Janeiro (5-21 août), mais avant les élections municipales d'octobre.
Le 17 avril derniers, les députés avaient approuvé la procédure de destitution de Dilma Rousseff à une écrasante majorité de 367 voix contre 137, et son renvoi au Sénat, lors d'une séance très houleuse.
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