Séoul saisit la main tendue par Pyongyang

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 02 janvier 2018 - 12:04
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Kim Jong-Un.
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Séoul a proposé mardi de tenir des discussions à haut niveau avec Pyongyang.
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Séoul a proposé mardi de tenir des discussions à haut niveau avec Pyongyang le 9 janvier, saisissant la main tendue par Kim Jong-Un qui a appelé à de meilleurs relations et évoqué une participation aux jeux Olympiques d'hiver en Corée du sud.

Le dirigeant nord-coréen a profité de son allocution à la nation du Nouvel An pour répéter que son pays était un Etat nucléaire à part entière, avertissant qu'il avait en permanence à sa portée le "bouton" atomique.

Mais parallèlement, il a fait une ouverture en direction du Sud en expliquant que Pyongyang pourrait participer aux JO de Pyeongchang.

Le ministre sud-coréen de l'Unification Cho Myoung-Gyon a expliqué que Séoul "réitérait sa volonté d'organiser des discussions avec le Nord à tout moment, dans n'importe quel lieu et sous n'importe quelle forme".

"Le gouvernement propose des entretiens à haut niveau avec la Corée du Nord le 9 janvier dans la maison de la paix de Panmunjom", village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53).

"Nous espérons que le Sud et le Nord pourront s'asseoir face à face pour discuter de la participation de la Corée du Nord aux jeux de Pyeongchang de même que d'autres questions d'intérêt mutuel pour l'amélioration des relations intercoréennes", a-t-il dit.

Le contenu des entretiens, a-t-il encore précisé, pourrait être déterminé via le canal de communication de Panmunjom. Cette ligne téléphonique était utilisée régulièrement par des opérateurs des deux pays pour faire le point avant d'être coupée en 2016 à cause de la détérioration des relations bilatérales.

Le Nord et Sud sont séparés par la Zone démilitarisée (DMZ), l'une des frontières les plus fortement armées du monde. Les derniers pourparlers bilatéraux, un échec, remontent à décembre 2015 et avaient mis face à face l'ancien conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Kim Kwan-Jin et son homologue nord-coréen Hwang Pyong-So.

"Le fait même d'une rencontre est significatif car cela témoigne d'une volonté d'amélioration de la part des deux parties", a souligné Koh Yu-Hwan, professeur à l'Université Dongguk.

Mais une fois à la table des discussions, Pyongyang pourrait mettre Séoul en difficulté en exigeant des concessions inacceptables comme la fin des exercices militaires conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud, poursuit-il.

Le président sud-coréen Moon Jae-In, qui a toujours été partisan du dialogue, a salué l'offre de son homologue comme l'occasion de relancer le dialogue.

Il a toutefois souligné que l'amélioration des relations devait s'accompagner de mesures en vue de la dénucléarisation.

Voici quelques mois, M. Moon avait proposé de dialoguer via la Croix-Rouge et l'armée mais Pyongyang avait fait la sourde oreille.

Ces derniers mois, le Nord a semé l'inquiétude en multipliant les tirs de missiles et en menant son sixième essai nucléaire, le plus puissant à ce jour.

Pyongyang soutient avoir besoin d'armes nucléaires pour se protéger de l'hostilité de Washington alors que M. Kim et le président américain Donald Trump échangent insultes et menaces.

Pyongyang cherche à mettre au point une tête nucléaire capable de frapper le territoire continental américain. Il a essuyé de multiples trains de sanctions de l'ONU sans sembler vouloir céder le moindre pouce de terrain.

Les commentaires de M. Kim sont la première indication de la volonté du Nord de participer aux jeux d'hiver, qui se tiennent du 9 au 25 février.

Il s'agit, a dit son homologue sud-coréen, d'une "réponse positive à notre proposition de faire en sorte que les jeux Olympiques de Pyeongchang soient une occasion révolutionnaire pour la paix".

Les principales épreuves de la compétition sportive se tiendront à tout juste 80 km de la zone frontalière tendue. Ces derniers temps, les tensions croissantes sur la péninsule ont fait de l'ombre à l'événement sportif.

Dans son discours lundi, le numéro un nord-coréen a estimé que les jeux pourraient fournir l'occasion pour les représentants des deux pays de "se rencontrer dans un avenir proche". "Puisque nous sommes compatriotes et du même sang que les Sud-Coréens, il est naturel que nous partagions le plaisir de cet événement prometteur et que nous les aidions", a poursuivi M. Kim.

Deux athlètes nord-coréens, le couple de patineurs Ryom Tae-Ok et Kim Ju-Sik, sont qualifiés mais le Comité olympique nord-coréen a raté la date-limite du 30 octobre pour confirmer leur participation auprès de l'Union internationale de patinage.

Ces sportifs pourraient néanmoins concourir à l'invitation du Comité international olympique.

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