Pollution des plages : une association attaque l'ARS de Bretagne en justice

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France-Soir
Publié le 06 juin 2023 - 20:10
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

DÉPÊCHE — En Bretagne, les contrôles opérés par l'Agence régionale de santé (ARS) quant à la qualité des eaux de baignade sont-ils faussés ? C'est sur cette question que le tribunal administratif de Rennes s'est penché ce mardi 6 juin, suite à la saisine de l'association "Eau et Rivières", qui en est convaincue.

Pour l'association, il s'agit ni plus ni moins d'un "scandale sanitaire enfin révélé au grand jour". Alors que sur son site, l'ARS indique seulement neuf lieux de baignade sur 581 comme faisant état d'une qualité "insuffisante", "Eau et Rivières" considère qu'il y en aurait en réalité plus d'une cinquantaine. Et pour cause ! Les responsables de l'association estiment que l'État "accuse la pluie" pour éviter de "chercher les sources réelles de la pollution", mais aussi que les contrôles de qualité sont volontairement effectués à des moments plus arrangeants. “Si vous cassez le thermomètre, vous ne risquez pas de connaître la santé du patient”, s'offusque Arnaud Clugéry, directeur et porte-parole d’"Eau et Rivières" de Bretagne.

Concrètement, l'ARS réalise des contrôles régulièrement, notamment après les épisodes "ponctuels" de pollution. Cela inclut par exemple une rupture de canalisation, ou un débordement de station d’épuration, mais aussi... la pluie. Une semaine après les épisodes pluvieux, parfois sur des plages fermées, l'ARS réalise systématiquement ses contrôles de qualité. Pour l'association, c'est une surcharge de données qui fausse les résultats réels, pour lesquels "l'aléatoire devrait prévaloir". “Trop souvent la pluie est accusée d’être la cause des fermetures de plage, alors que le problème est ailleurs", déplore Arnaud Clugery.

Sur Twitter, l'association se livrait ironiquement à un jeu des sept différences, censé mettre en exergue les vraies causes de pollution des eaux :

Des "services d'assainissement défectueux" et un "élevage intensif" ravageur, voilà ce qui devrait être mis en cause selon "Eau et Rivières". Comme le rapporte le Télégramme, l'association explique que "le ruissellement des eaux lessive les sols et engendre systématiquement un déversement de nitrates, de pesticides et de matière fécale sur les côtes". Et de souligner que "la carte des pollutions des eaux de baignade ressemble furieusement à celle des pollutions par les nitrates et les algues vertes".

Pour l'instant, si le tribunal a nuancé les propos de l'association, il est allé dans son sens en demandant à l'ARS de refaire les calculs. Il rendra sa décision finale entre le 15 et le 30 juin.

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