Affaire Grégory: quelle est l'erreur de procédure qui a profité à Muriel Bolle et aux époux Jacob?


En un instant, une nouvelle décision de justice a fait disparaitre plus de cinq mois d'enquête et de procédure dans l'affaire Grégory. Ce mercredi 16, la chambre d'instruction de Dijon a décidé de mettre fin aux mises en examen de Muriel Bolle, de Jacqueline Jacob et de Marcel Jacob, ainsi qu'a l'ensemble des mesures de leurs contrôles judiciaires. En outre, tous les actes passé depuis le 1er décembre 2017 sont annulés. La cause? Une erreur de procédure qui rend nulle une partie de l'investigation.
Les avocats des suspects ont estimé que la juge Claire Barbier n'avait pas la compétence pour mettre leurs clients en examen. Cette magistrate a pris en charge le dossier en 2011. En 2017, elle demande à faire valoir ses droits à la retraite, mais conserve une mission: le dossier Grégory. Cependant, si elle avait le droit d'ordonner des expertises ou des compléments d'investigation, elle ne pouvait pas prononcer des mises en examen, la décision aurait dû être prise collégialement par la chambre d'instruction.
Conséquence: certains éléments de l'investigation sont définitivement perdus, notamment une expertise psychiatrique ou la confrontation entre Muriel Bolle et son cousin, où se dernier rappelait que celle qui était une adolescente avait subi des pressions pour retirer un témoignage compromettant Bernard Laroche.
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Ce retournement de situation vient alimenter un peu plus l'image d'un dossier "maudit". Trente-huit ans après les faits, la justice ne peut toujours pas expliquer qui a jeté le malheureux Grégory, quatre ans, dans les eaux de la Vologne. Le 11 juillet 2017, Jean-Michel Lambert, le premier juge d'instruction de l'affaire, s'est donné la mort dénonçant dans une lettre "la machine à broyer" qu'était devenue l'affaire Grégory.
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