Comment les jeunes Kenyans aident les Occidentaux à décrocher leur diplôme

Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 14 septembre 2021 - 14:37
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Un étudiant africain lit devant son ordinateur (photo d'illustration)
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Emmanuel Ikwuegbu /Unsplash
Sans emploi, de nombreux jeunes diplômés kenyans se spécialisent dans cette industrie de la triche
Emmanuel Ikwuegbu /Unsplash

Aussi diplômés que désœuvrés, de nombreux jeunes Kenyans vivent aujourd’hui de la paresse des jeunes étudiants occidentaux à rendre leurs dissertations…

Payer un camarade de classe pour qu’il rédige un devoir à votre place, cela n’a rien de nouveau. Mais, depuis quelques années, Internet a fait naître de véritables « tricheurs professionnels », qui proposent des dissertations de philosophie, de psychologie ou encore de gestion ou de criminologie contre rémunération, rédigées à l'autre bout du monde.

De cette discipline, les jeunes diplômés kényans se sont fait une spécialité. Particulièrement bien formés grâce à un système éducatif ultraperformant, ils se retrouvent cependant bien souvent désœuvrés une fois diplômés : les débouchés en matière d’emploi sont très minces au Kenya. Les Essay mills (ou usines à articles) sont, en quelques années, devenues une véritable « industrie » dans le pays, expliquait il y a quelques jours la BBC, dont l’article est relayé par Courrier International.

Le site d’information britannique raconte notamment l’histoire de Kennedy, 30 ans, qui a délaissé son métier d’enseignant pour quadrupler son salaire en se spécialisant dans ce qu'il appelle pudiquement l’« écriture académique ».

20 à 50 dollars la page pour l’étudiant, dix fois moins pour l’auteur…

L’étudiant en mal d’inspiration, le plus souvent américain, britannique ou australien, aura déboursé quelque 20 à 50 dollars par page de travail. L’auteur de l’essai, lui, aura été payé entre deux et cinq dollars la page. Au rythme de 200 essais par mois, il pourra gagner environ 150 000 Shillings kényan (soit environ 1 150 euros, un peu plus que le salaire moyen national).

L’usage de ces sites passible de deux ans de prison en Australie

Face à l’explosion du phénomène, qui touche les universités de philosophie mais aussi, plus inquiétant sans doute, les écoles d’infirmiers par exemple, certains pays ont légiféré. C’est notamment le cas de l’Irlande et de l’Australie qui ont formellement interdit ce type de services. Leur usage est désormais puni de deux ans de prison.


 

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