Des médecins jugés pour homicide involontaire après le décès d'une fillette à l'hôpital

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 novembre 2016 - 13:12
Image
Une allégorie de la Justice.
Crédits
©Damien Meyer/AFP
Depuis le drame, aucune intervention chirurgicale ne débute dans ce service sans la lecture d'une check-list devant l'ensemble du personnel soignant présent dans le bloc opératoire.
©Damien Meyer/AFP
L’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), un chirurgien et une anesthésiste sont jugés ce vendredi à Créteil pour "homicide involontaire" après la mort de la petite Camille, 6 ans, en 2009. Admise à l'hôpital pour une intervention classique, l'enfant était morte cinq jours plus tard d'une septicémie. L'enquête ouverte après le dépôt de plainte de la famille avait révélé une série de négligences au sein de l'équipe médicale.

Admise pour une intervention classique, Camille, 6 ans, est morte cinq jours plus tard d'une septicémie : un chirurgien et une anesthésiste sont jugés ce vendredi 4 à Créteil pour ce drame survenu en 2009 au CHU du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). L’Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui gère l'établissement, est également sur le banc des prévenus, tous jugés pour "homicide involontaire".

C'est pour une banale opération que Camille est attendue à l'hôpital, le 24 septembre 2009. L'enfant souffre d'infections urinaires chroniques et, le lendemain, une intervention chirurgicale dite "de Cohen" doit y mettre fin. Poussées de fièvre, vomissements, le coeur qui s'emballe : l'état de santé de la fillette se dégrade après l'opération, jusqu'à l'arrêt cardiaque. Verdict de l'autopsie : "Mort par choc septique". L'enquête, ouverte après le dépôt de plainte de la famille dès le lendemain du décès, va révéler une série de négligences au sein de l'équipe médicale.

La veille de l'opération, un germe infectieux est détecté dans les urines de la fillette, ce qui "aurait dû conduire au report de l'intervention chirurgicale", selon trois experts mandatés par la juge d'instruction. Mais ni le chirurgien, ni l'anesthésiste ne consultent les résultats de cet examen obligatoire. Le premier assume sa responsabilité mais explique, d'après l'instruction, que c'était "avant tout à l'interne (...) et à l'infirmière" d'attester que le dossier médical était complet.

La seconde, elle, estime que "ce n'était pas dans les attributions systématiques de l'anesthésiste", mais dans celles du chirurgien, de s'assurer de l'existence d'un tel examen, dont le résultat "devait avoir été vérifié en amont" par un interne. Trois jours après l'intervention, alors que l'enfant se plaint de douleurs, les deux praticiens accumulent les erreurs. Enfin informé de la présence d'une bactérie dans les urines de la fillette, le chirurgien pose un mauvais diagnostic et prescrit un traitement antibiotique par voie orale, inadapté et insuffisant, selon les experts.

De garde la nuit suivante, l'anesthésiste est avertie par un interne de la persistance des symptômes. Elle ordonne, à raison, un traitement antibiotique par intraveineuse et un examen sanguin, mais ne se déplace pas au chevet de Camille. Une faute, selon les experts qui estiment qu'un réexamen de l'enfant et un transfert en réanimation auraient "peut-être permis d'éviter le décès". Depuis le drame, aucune intervention chirurgicale ne débute dans ce service sans la lecture d'une check-list devant l'ensemble du personnel soignant présent dans le bloc opératoire.

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.