"Véritable boucherie" à Bourges: un chirurgien accusé d'homicide sur un patient


"Cette intervention était une véritable boucherie, indigne de n'importe quel bloc opératoire". Voici ce qu'on écrit les personnels présents lors de l'opération, bénigne, d'un homme de soixante ans, sous le choc du comportement du chirurgien dont les gestes "brutaux" ont, selon eux, conduit au décès du patient, le 14 janvier dernier à l'hôpital de Bourges (Cher). Un rapport au vitriol qui a conduit la famille du sexagénaire à porter plainte pour "homicide involontaire", dévoile ce lundi 18 Le Parisien.
Le chirurgien était "agité, en colère, parlant fort" et insultant les infirmières, décrivent ainsi les soignants. "Pas dans son état normal, inaccessible à tout raisonnement", enfonce un coordinateur de bloc cité par le quotidien de la capitale. Un comportement à peine croyable s'il n'y avait pas autant de témoignages concordants, écrits qui plus est. Pourquoi ne pas l'avoir empêché d'opérer dans ce cas? Tout simplement car aucun autre n'était disponible à ce moment-là.
Le rapport de l'anesthésiste ayant participé à l'opération décrit ainsi le même contexte et relate, minute par minute, l'intervention. "Le chirurgien continue à pratiquer des gestes brutaux et violents à l'origine des fortes pertes hémorragiques, plus de cinq litres", malgré les alertes lancées par le personnel, détaille ainsi le spécialiste. Celui-ci constate alors que l'état du patient se dégrade rapidement, ce qu'il dit signaler au chirurgien à "plusieurs reprises" et réclame alors d'"arrêter l'intervention" sans succès. Moins d'une heure plus tard, le patient succombe.
Le personnel, à l'exception du chirurgien, se réunit alors. "Nous sommes tous parvenus à la conclusion que cette intervention était une véritable boucherie, indigne de n'importe quel bloc opératoire", dénoncent-ils par écrit, sous le choc. L'ensemble des anesthésistes de l'hôpital a dans la foulée décidé "collectivement de ne plus prendre en charge, au bloc opératoire, les patients du docteur (...) pour des raisons de compétence et d'aptitude mentale".
Pire, "l'hôpital a tenté d'étouffer l'affaire", dénonce la fille de la victime dans les colonnes du Parisien. "Au début, nous n'avons pas soupçonné qu'il y avait quelque chose de louche", dit-elle. Puis, alertée par une connaissance, la famille décidé de réclamer le dossier médical et doit se battre pour avoir accès au rapport d'opération qui est dans un premier temps dissimulé. "On était abasourdi de ce que nous découvrions. Il s'était passé quelque chose de très grave, et on nous le cachait", raconte la fille, ce que conteste l'hôpital.
Une enquête a été ouverte.
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