Licenciements chez Vivarte : le groupe a touché 14 millions d'euros en 2016 grâce au CICE
C'est le quotidien Le Parisien qui rappelle cette information pour le moins embarrassante pour le géant Vivarte qui s'apprête à supprimer jusqu'à 2.000 postes: le groupe qui va annoncer un plan de restructuration particulièrement sévère pour l'emploi a touché pas moins de 14 millions d'euros au titre du CICE (Crédit impôt compétitivité emploi) en 2016.
Le dispositif –qui est en fait une réduction de charge– s'applique en effet pour les emplois dont les niveaux de salaire sont inférieurs à 2,5 fois le Smic, ce qui est le cas de l'écrasante majorité des emplois du groupe Vivarte. Selon les syndicats, les postes dans les différentes enseignes du groupe sont occupés à 70% par des temps partiels et à 80% par des femmes, sur des missions souvent peu qualifiées. Soit le profil idéal pour bénéficier à plein régime du dispositif qui est pasé depuis le 1er janvier 2017 à 7% de crédit d'impôt. Depuis début 2013, quand le dispositif a été lancé, Vivarte a encaissé 45 millions d'euros.
Le quotidien explique également que les petits salaires des employés des différentes enseignes du groupe sont une manne de charges rétrocédées: au CICE se rajoutent en effet 26 millions d'euros au titre des allègements Fillon sur les bas salaires.
Des annonces sont attendues lundi après-midi à l'occasion d'un comité de groupe, suivi mardi et mercredi par des comités centraux d'entreprise extraordinaires des enseignes La Halle, La Halle aux chaussures et André, ainsi que de Vivarte Services, la filiale fonctions support du groupe. Des comités d'établissement sont aussi prévus.
Pour les syndicats, il n'y a aucun doute: on va vers "trois PSE" (plans de sauvegarde de l'emploi) à la Halle, la Halle aux chaussures et chez Vivarte Services, affirme la CFDT, qui chiffre à "2.000" le nombre de postes menacés dans un groupe qui employait en 2016 17.000 salariés, "13.000 à 15.000" selon les chiffres des syndicats.
La CGT évalue de son côté entre "1.500 et 2.000" les suppressions de postes qui pourraient être annoncées. "On s'attend à tout, y compris pire que cela", résume son représentant Karim Cheboub.
Une restructuration qui fait suite aux plans sociaux lancés en 2015 (La Halle, Kookaï, Défi Mode et André), avec à la clé la suppression de 1.850 postes. Sans permettre de redresser la barre.
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