Vivarte se sépare d'André, sa marque historique
Le groupe d'habillement et de chaussures Vivarte (La Halle, Caroll...), engagé dans un vaste plan de restructuration, va finalement, selon les syndicats, se séparer du chausseur André, la marque historique à l'origine de la création du groupe.
La cession d'André (135 magasins, 786 salariés), redoutée par les syndicats, a été annoncée ce mardi 24 lors d'un comité central d'entreprise (CCE) extraordinaire à Paris.
L'enseigne sera mise en vente dès mercredi 25 et un repreneur, dont le nom n'a pas été précisé aux représentants des salariés, a été trouvé, selon les annonces faites en CCE, ont précisé les sources syndicales. Interrogée par l'AFP, la direction s'est refusée à tout commentaire.
Devant les craintes des représentants du personnel quant à l'avenir d'André, depuis l'annonce en septembre de la fermeture programmée de 55 magasins sur cinq ans, la direction du groupe en difficulté avait démenti début janvier toute velléité de vente de la marque de chaussures.
Mais lundi 23, en comité de groupe, le nouveau PDG, Patrick Puy, avait fini par concéder que la vente d'André était "probable". Avec cette cession, Vivarte, qui jusqu'au début des années 2000 s'appelait Groupe André, se sépare de son enseigne historique.
Le distributeur et fabricant français de chaussures, issu de la "Manufacture nancéenne de chaussures" créée en 1896, avait commencé à s'étendre à la fin des années 1970, en rachetant les magasins Minelli puis en se diversifiant dans le vêtement avec Caroll ou Kookaï. Des enseignes dont certaines sont aussi sur la sellette.
Lundi 23, en comité de groupe, Vivarte a annoncé la cession de "certaines enseignes", sans préciser lesquelles. La vente de Pataugas, Kookaï et Chevignon avait été annoncée l'été dernier, après celle de la Compagnie vosgienne de la chaussure (CVC). La CFDT craint que s'y ajoute celle de Naf Naf, qui partage les services logistiques et les fonctions support de Chevignon et Kookaï.
Le lancement de deux plans sociaux a aussi été annoncé lundi 23, à La Halle aux chaussures et chez Vivarte services, la filiale fonctions support du groupe. Des précisions chiffrées devraient être fournies à l'occasion de CCE extraordinaires aussi réunis ce mardi 24.
A La Halle aux chaussures, où 97 fermetures de magasins (sur 650) avaient été annoncées en septembre, le plan de fermeture sera "étendu" et un PSE lancé avec une phase de départs volontaires. Avant la réunion, les syndicats tablaient sur un doublement des fermetures envisagées, soit près d'un millier de salariés concernés au moins.
Le rapprochement de La Halle aux chaussures et de La Halle va aussi se traduire par une fusion des deux sièges, qui emploient actuellement quelque 520 salariés, un chiffre qui devrait être divisé par deux, selon les syndicats -via un plan de départs volontaires, sans "aucun licenciement" selon la direction. Des magasins mixtes -habillement et chaussures- seront aussi créés.
Chez Vivarte Services (240 salariés), où un deuxième PSE est prévu, également avec une phase de départs volontaires, l'organisation sera "adaptée" à la "réduction du périmètre du groupe réalisée et à venir" pour réaliser 6 millions d'euros d'économies par an.
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